single.php

Après de nouveaux mauvais chiffres du chômage, l'heure de vérité pour Macron

Le nombre de demandeurs d'emplois a augmenté en juillet, mois traditionnellement propice aux baisses du chômage. Il est temps d'accélérer les réformes.

La mauvaise nouvelle est tombée hier. Les chiffres du chômage pour le mois de juillet ont été mauvais et, en prime, la tendance est également mauvaise sur plusieurs mois consécutifs.

À tel point que l’on peut se demander s’il n’y a pas une forme de malédiction qui condamne le marché du travail français à osciller en permanence entre reprise et décrue de l’embauche.

Au mois de juillet, près de 35 000 demandeurs d’emplois ont rejoint les rangs de Pôle Emploi, soit une hausse de 1 % tout juste. Au total, la France compte 3,78 millions de chômeurs, DOM TOM compris. 3,52 millions pour la seule métropole.

Le problème, c’est que normalement, le mois de juillet est traditionnellement un bon mois. C’est en effet la période faste pour trouver un job d’été, ce qui fait normalement dégonfler les rangs des demandeurs d’emplois, au moins jusqu’à la rentrée.

Par ailleurs, en juillet, les jeunes qui entrent sur le marché du travail après avoir terminé leur BTS, leur fac, leur école, après le bac tout simplement, ne sont pas encore inscrits, ils attendent traditionnellement la rentrée pour s’inscrire, d’autant qu’ils sont aussi les premiers à se jeter sur l’opportunité des jobs d’été.

Et pourtant, malgré ces habitudes, établies, depuis des années, des décennies même, au mois de juillet, les jeunes ont payé un très lourd tribut aux chiffres du chômage : il progresse trois fois plus chez les moins de 25 ans comparé à la population générale des actifs.

Plus inquiétant, le chômage sur trois mois grimpe de 1,3 % et, depuis le début de l’année, de 1,5 %. Cela contredit nettement le leitmotiv répété à l’envie par les sortants, comme par les nouveaux arrivants.

Les sortants se targuent d’avoir fait refluer le chômage, les entrants se réjouissent que la vague Macron dynamise l’économie. C’est vrai que la croissance est plus forte que prévue, mais c’est en fait à peu près le seul indicateur dans le vert. Le déficit de la balance commerciale accumule les contre-performances record, la dette publique se creuse plus vite que prévu. La Sécu est dans le rouge quand les sortants affirmaient avoir équilibré ses comptes et les régimes de retraite ont découvert brutalement que la faillite n’était pas loin, sauf à prendre des mesures radicales et impopulaires rapidement

En fait, tout se passe comme si l’état de grâce, les fameux 100 premiers jours d’Emmanuel Macron à l’Elysée, avaient été accompagnés par une cohorte de prévisions auto-réalisatrices de lendemains qui chantent. Mais passé le temps de l’euphorie, on redécouvre la dure réalité. La France demeure plombée par une fiscalité confiscatoire, les entreprises peinent à être compétitives, nos systèmes de santé et de retraites coûtent trop cher. Bref, pour relancer le pays, il ne suffira pas de faire adopter quelques réformettes. Il faudra avoir le courage de tenter les électrochocs. L’heure de vérité est sans aucun doute venue pour Emmanuel Macron et consorts.

Écoutez le Journal de l'éco, l'édito de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio

 

L'info en continu
16H
15H
14H
13H
12H
11H
10H
09H
08H
00H
23H
Revenir
au direct

À Suivre
/