Il a fallu quelques jours pour dresser le bilan des dégâts provoqués par l'ouragan Irma en Martinique et en Guadeloupe. Désormais, le résultat est clair et sans appel : 100 % des bananeraies ont été détruites en Guadeloupe et 70 % en Martinique.
Les bananiers ont été entièrement décapités et parfois sectionnés à mi-hauteur. Comme ses cousins palmiers et dattiers, mêmes décapités, les bananiers repartent, en théorie, du morceau de tronc qui a survécu. Mais seulement l'année suivante. Et forcément, ils sont moins vaillants.
Le problème, c'est que, par endroits, les inondations ont noyé les plantations et déterré les souches de bananiers déjà passablement abîmées par l'ouragan. Et là, il n'y a quasiment plus d'espoir, il faut replanter et repartir de zéro, ce qui prendra plusieurs années.
La Guadeloupe et la Martinique sont de très gros producteurs de bananes, production qui, historiquement et pour des raisons évidentes, était essentiellement achetée en métropole. En temps normal, les deux îles envoient 5000 à 6000 tonnes de bananes par bateau en France. Les exportations, ces prochains moins, devraient peser 10 fois moins, entre 600 et 800 tonnes.
Il y a bien sûr d'autres pays producteurs, mais le problème, c'est comme pour le beurre, avec un fort déséquilibre entre l'offre et la demande. Guadeloupe et Martinique produisaient 250 000 tonnes de bananes par an. Avec l'ouragan Irma, si les deux îles arrivent à en envoyer 50 000 tonnes l'an prochain, c'est bien le bout du monde.
Le kilo de bananes qui se vendait parfois 99 centimes en supermarché, c'est donc probablement terminé pendant un bon moment. Il faut plutôt s'attendre à payer ses bannes 2 voire 3 euros le kilo dans les prochains mois...
Écoutez l'édito éco de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Sophie Gaillard