Six mercis adressés aux retraités dans l’interview présidentielle au JT de 13h de TF1 jeudi. Une manière de dire ‘Merci pour tout, mais il n’y aura pas de compensation’. On a d’ailleurs entendu des retraités déçus.
De ce point de vue, il est dans cette logique où il a montré qu’il ne bougerait pas et confirmé qu’il demandait un effort global pour les générations futures. C’est le sous-texte de cette scénographie de l’école.
Dans une école pour évoquer la pédagogie, pour les Français, mais aussi pour ses ministres, qui n’ont pas su, selon lui, donner le sens politique qu’il fallait aux réformes et à l’ensemble de son action depuis quelques temps. C’est un peu la raison pour laquelle il a avancé sa prise de parole.
C’est la limite, peut-être, du gouvernement d’experts, de personnalités qui sont très légitimes dans leur champ mais qui, quand il faut avoir un peu de fréquence politique, sont un peu moins affutées.
Il a aussi donné le signal de l’ordre. Il a eu tout un passage là-dessus dans son propos. Il savait sur quel terrain il était et face à quel public. Et dans la nuit, on a vu des évacuations à la Sorbonne et Notre-Dame-des-Landes, où se poursuivent, malgré l’arrêt des évacuations, les opérations contre les zadistes rebelles.
Dimanche, nouvelle interview. C’est le bouquet le plus étonnant. Le fait qu’un président de la République prenne la parole deux fois en trois jours est déjà assez étonnant. Mais là, on rentre dans des considérations un peu différentes.
Il était question pendant un temps, à l’Élysée, que ce soit uniquement Mediapart, sur la base de la promesse faite dans une interview entre les deux tours de l’élection présidentielle. D’autres ont dit que Mediapart tout seul, c’était quand même un peu compliqué. Comme BFM faisait partie de ceux qui demandaient régulièrement une interview, l’Élysée a dit ‘Associez-vous !’.
On peut imaginer qu’il va y avoir une tentative de redite, de reformuler, peut-être d’une manière différente, les propos et les thématiques qu’il a déjà abordés.
Il y a aussi un intérêt, pour Macron, de s’adresser, via Mediapart, à toute une frange de la population qui est très remontée contre lui, toute cette partie de la gauche des quartiers, tous ceux qui sont mobilisés, d’une manière générale, contre le pouvoir et là, en l’occurrence contre Emmanuel Macron.
La promesse d’un spectacle un peu plus agressif journalistiquement à l’égard de Macron, ça peut avoir son intérêt. C’est un test, un nouveau en trois jours. Est-ce qu’on est à nouveau intéressé pour entendre le président de la République ?
Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard