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Aux Invalides, la République rend un dernier hommage à Simone Veil

Derrière l'émotion du pays, depuis vendredi et le décès de Simone Veil, et l'hommage pour celle qui a porté la légalisation de l'IVG, on oublierait presque d'autres aspects de sa vie politique qui méritent autant de respect.

Cette unanimité et cette émotion sont frappantes depuis vendredi. Elle était devenue, au fil des ans, une icône. Il y a l’émotion et la reconnaissance des femmes les plus âgées, qui ont connu le vote de la loi légalisant l’IVG.

Dans ces hommages, j’ai l’impression qu’il y a quand même quelqu’un qu’on oublie, Valéry Giscard d'Estaing. La loi sur l’avortement, c’est d’abord et surtout lui. C’est Simone Veil elle-même qui le disait. Quand elle arrive au ministère de la Santé en 1974, elle n’a pas du tout ce projet en tête. L’ordre vient de l’Élysée. Valéry Giscard d'Estaing fait ce texte contre son camp, contre la droite, ce qui était assez gonflé.

Veil impose cette loi et la porte avec beaucoup de courage, mais le véritable initiateur, c’est Giscard, avec qui l’opinion publique est si sévère.

Il faut parler aussi de la cause européenne, ce dont on parle peu depuis vendredi et qui était au cœur de l'action de Simone Veil. Qu’elle vienne de quelqu’un qui a été déportée, c’était un message politique fort.

Et surtout, on l’a un peu oublié, ses prises de position contre le Front national. En 1983, il y avait une réunion des centristes de l’UDF à Divonne les Bains, juste après un premier accord entre le RPR et le FN à Dreux. Simone Veil avait pris la parole pour les engueuler un peu comme des petits garçons, en disant, en gros : ‘Si on met le doigt dans l’engrenage, on en s’en sortira jamais’.

Elle avait été la première à dire ‘Pas d’alliance avec le parti de Jean-Marie Le Pen’. On peut aussi lui rendre hommage sur le sujet.

Écoutez la chronique de Béatrice Houchard dans le Grand Matin Sud Radio

 

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