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Avec le trou dans les caisses de l'État, les promesses de Macron sont en sursis

Avec le trou de 8 à 9 milliards dans les caisses de l'État, révélé la semaine dernière par l'audit de la Cour des comptes, Emmanuel Macron pourrait bien devoir revenir sur quelques-unes de ses promesses de campagne.

Le budget 2017 sera difficile à tenir. Et le budget 2018 sera encore plus compliqué, à causes de décisions prises sous François Hollande qui auront un impact budgétaire désastreux l'an prochain et vont empêcher Emmanuel Macron et son gouvernement d'avoir les coudées franches pour mettre en œuvre son programme.

Il y a des promesses sur lesquelles il sera impossible de renoncer, car l'attente est trop forte : la suppression des cotisations salariales maladies et chômage, notamment. Cette suppression est toujours au programme et sera compensée par la hausse de la CSG de 1,7 %. Avec l'idée de faire en sorte que l'assurance maladie et l'assurance chômage ne soient plus financées par les seuls salariés, mais par tout le monde. Logique, puisque la CSG est aussi prélevée sur les revenus du capital, ou encore sur les pensions de retraite, alors même que les retraités n'ont pas droit au chômage.

Le pari est audacieux, puisque 22 milliards d'euros seront déplacés d'une case à l'autre, mais il aura pour conséquence de rendre un peu de pouvoir d'achat aux salariés. Et ça, difficile de s'en priver. Tant pis pour ceux qui paieront plus d'impôts à cause de l'augmentation de la CSG.

Une autre mesure ne sera sûrement ni ajournée, ni reportée, l'exonération de la taxe d'habitation pour 8 Français sur 10. Pour mémoire, elle n'est pas censée être immédiate, mais étalée sur trois ans. En revanche, en 2018, il pourrait bien n'y avoir qu'un nombre très réduit de Français à en bénéficier, histoire de gagner du temps.

En revanche, certaines promesses ne pourront pas être tenues. Notamment la réforme de l'ISF, qu'Emmanuel Macron avait promis de remplacer par un impôt sur la Fortune immobilière pourrait attendre plusieurs années. Désormais, on parle de 2019, au mieux. Forcément, c'est une réforme qui coûterait deux milliards d'euros au budget de l'État et ce n'est vraiment pas le moment. Autre promesses difficile à tenir, celle d'une baisse des charges des entreprises, en lieu et place du CICE. En soi, cette promesse est neutre pour les finances publiques, puisqu'il s'agit de déplacer 20 milliards d'euros d'un système complexe à un système simple. Sauf que l'année de la mise en place, ce seront 20 milliards d'euros de rentrées de charges dans les caisses, puisque le CICE rembourse les entreprises avec un an de décalage.

Dernière promesse qui pourrait sauter, la flat tax sur les revenus du capital, promise à 30 % maximum. Idem pour l'exonération des charges sociales sur les heures supplémentaires : là encore, cela coûterait 3 milliards d'euros au budget de l'État.

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