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Avec les européennes dans le viseur, Marine Le Pen prépare la revanche du FN

La recomposition politique actuellement en vigueur n’épargne pas le Front national, qui devrait prochainement ouvrir une nouvelle page de son histoire.

Marine Le Pen (©François Lo Presti - AFP)

Au Front national, ce sont les lendemains qui décantent… La décantation, c'est le terme utilisé par Marine Le Pen pour qualifier les six mois au pouvoir d'Emmanuel Macron. Après un tel séisme, il faut laisser reposer et reprendre la route. Obligée de s'arrêter après les législatives sur ordre du médecin, Marine Le Pen réorganise son parti en tenant compte des évolutions politiques. Le départ de Florian Philippot, par exemple, lui laisse les mains libres pour tranquillement adopter l'euro. "J'ai compris, les Francais ne veulent pas quitter l'euro", dit-elle. La refonte du parti sera basée sur des statuts qui vont rompre avec le... Parti Communiste. Oui, vous avez bien lu ! Marine Le Pen aime souligner que son père s'était directement inspiré des instances communistes : comité central, bureau politique, sans compter bien sûr le centralisme absolu… Aujourd'hui, la présidente du FN a besoin de candidats en interne pour la candidature à l'Élysée et réaffirme : "si quelqu’un est mieux placé, alors je laisserais la place mais pour l'instant je ne vois personne".

Sans le dire ouvertement quand elle parle sans filtre, on voit bien que Marine Le Pen travaille à retrouver Emmanuel Macron pour le débat de la revanche. Elle admet d’ailleurs que l'erreur stratégique était totale lors de ce fameux débat et confie qu'elle avait "besoin de cette épreuve car [elle n'a] jamais trébuché depuis son entrée en politique". Elle entretient des rapports courtois avec Emmanuel Macron. Quand le Président l'a reçu récemment pour parler des élections européennes, ils sont restés ensemble 1h15 et Marine le Pen a trouvé un Président affable et décidé à organiser des élections européennes selon un mode de listes qui convient au FN. Détail qui l’a marquée : "Il m'a raccompagnée sur le perron, chose que François Hollande ne faisait jamais".

Marine Le Pen en est persuadée : aux européennes on retrouvera la configuration de la présidentielle, et le grand perdant sera Jean-Luc Mélenchon qui n'assume pas de partager le même discours sur l'Europe que le FN. On le voit : la recomposition-décantation ne fait que continuer...

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