single.php

Baccalauréat, redoublement... Jean-Michel Blanquer secoue l'Éducation Nationale

Décidément, Jean-Michel Blanquer secoue l’Éducation Nationale : en même temps que les premières ébauches d’une réforme du bac, il revient sur la suppression du redoublement par Najat Vallaud Belkacem.

 

Il y a une logique dans tout cela.

On part de ce constat : il existe des dogmes dans l’Éducation nationale, des tabous qu’on ne peut pas lever, même quand on atteint un degré d’absurdité complet. Le redoublement est un de ces sujets totalement ahurissants, où l’on se fait croire que l’enjeu est le grand retour d’une école supposée à l’ancienne, avec des élèves humiliés à qui l’on fait refaire la même année pour leur faire vivre le même échec.

Ce qui permet de décréter que ça ne sert à rien. Alors qu’on ne peut évidemment pas mettre sur le même plan un redoublement au collège ou au lycée, à un moment où déjà le retard a été accumulé, et un redoublement au CP pour un enfant qui a tout simplement besoin de plus de temps et qu’on coulerait si on le laissait passer dans la classe supérieure avec des difficultés qui ne feront que s’accumuler puisque le mauvais départ est pris. Et quoi qu’il arrive, les enseignants utiliseront très peu le redoublement, mais il s’agit simplement de ne pas s’interdire un outil parmi d’autres, sous prétexte qu’on a décrété celui-là réactionnaire.

Pour le baccalauréat, on est aussi face à des tabous.

On refuse d’admettre que le bac a été totalement vidé de sa substance. Avec 95 à 99 % de réussite quand on le passe pour la deuxième ou la troisième fois, le bac est un examen qu’il suffit de passer pour obtenir. Et il ne sert absolument plus à orienter vers le supérieur.

Bref, il ne sert à rien, sinon à confronter une fois dans leur scolarité les élèves à la solitude devant la feuille blanche. Pas mal, mais pas suffisant pour justifier le coût exorbitant. Sauf que le baccalauréat justifie toute l’architecture du lycée, et que le resserrer, pensent certains syndicats enseignants, c’est risquer de détourner les élèves des matières qui ne seront plus l’objet d’une épreuve.

Alors que la seule question à se poser, c’est celle de la valeur pédagogique d’une réforme du baccalauréat, et l’enjeu, c’est d’inventer une épreuve qui reconstruira tout le système scolaire dans le sens de la valorisation de l’effort, du savoir, de la maîtrise de la langue et des nuances de pensée, de raisonnement.

Ça nécessite surtout d’admettre que le rôle de l’école est de donner le goût de l’effort, de pousser chacun à donner le meilleur de lui-même, à nourrir sa curiosité, son appétit de savoir. Pour l’instant, on préfère la complaisance et le maternage.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

L'info en continu
07H
04H
23H
21H
19H
18H
17H
16H
Revenir
au direct

À Suivre
/