La Marine à la diète et pour preuve : les commandes prévues de patrouilleurs légers appelés Batsimar (bateaux de surveillance des espaces maritimes d’outre-mer) ont du plomb dans la coque. Leur mise en service était prévue pour 2023 selon le Livre blanc de la Défense. Oui mais voilà, il faut faire des économies et ces patrouilleurs sont donc en tête de liste des programmes de défense à sabrer.
En fait, ce qui se joue en coulisses, c’est un bras de fer entre d’une part le délégué général à l’armement et le ministère de la Défense, et d’autre part le Budget. Les conseillers ministériels cherchent à faire 400 millions d’euros d’économie sur les crédits d’équipements. Évidemment, les militaires voient rouge, d’autant que la ministre de la Défense Florence Parly a promis, elle, une hausse de ces mêmes crédits. Cherchez l’erreur…
De son côté, l’Armée de terre échappe in extremis aux coupes dans l’achat de matériel. Par exemple, le programme Scorpion (engins blindés utilisés sur les théâtres d’opération), pratiquement condamné sur l’autel des économies à la fin de l’été, est sauvé ! L’état-major n’a pas ménagé ses efforts en faisant valoir l’urgence du renouvellement et de la rénovation des véhicules blindés légers utilisés notamment au Mali et en Afghanistan. Ça a donc marché.
Reste que les opérations extérieures coûtent cher : 850 millions d’euros par an. Bercy, qui en prenait une partie à sa charge, a décidé de ne plus mettre la main à la poche, laissant la Défense payer seule l’addition. Une pilule amère dénoncée par le nouveau chef d’état-major, François Lecointre.
Réécoutez ici en podcast la chronique de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio