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Calquer le contrat de bail sur le contrat de travail : la mauvaise idée du gouvernement

Le gouvernement présente sa réforme du logement jeudi. Dans les cartons, la possibilité d'adapter le contrat de location au contrat de travail. L'ultra-précarisation est en vue.

Il y a de l’uberisation dans l’air pour l’immobilier.

Jeudi, le gouvernement présente sa réforme du logement. Dès demain, le ministère du logement reçoit les associations de locataires pour leur présenter les principaux points du texte.

Avec un mot d'ordre : flexi-sécurité. 'Flexi' comme flexibilité pour le locataire et 'sécurité' pour le propriétaire.

Emmanuel Macron a fait un rêve, l’a couché sur le papier de son programme de candidat et le met en œuvre maintenant qu’il est président. Logique.

Avec les ordonnances sur la réforme du travail, il assouplit, il uberise toujours plus l’emploi en France. Figurez-vous qu’il estime qu’il faut mettre en miroir le travail et le logement.

En clair, Macron veut que les propriétaires adaptent le contrat de location au contrat de travail. Si demain, j’ai un CDD de trois ou six mois dans une entreprise, le propriétaire pourra décider de me faire signer un bail de trois ou six mois. Si, au bout de cette période, je n’ai plus de travail, parce que mon CDD n’est pas renouvelé et que je n’ai pas encore retrouvé un autre job, le propriétaire pourra me demander de prendre mes clics et mes clacs.

C’est sûr que là, les locataires qui n’honorent plus leurs loyers parce qu’ils sont victimes d’un accident de la vie, ça arrive, perte d’emploi, maladie grave, n’auront pas la possibilité de faire durer la situation. Il est bien sûr difficile pour les propriétaires de se débarrasser des mauvais payeurs, mais de là à calquer les contrats de travail précaires sur le contrat de bail pour qu’il devienne, lui aussi, précaire, il y avait peut-être mieux à faire.

Avoir un logement, c’est la base de tout. On vous demande une adresse pour trouver un travail, pour l’école des enfants, pour avoir un prêt...

Là, on vous coupe les ailes avant même de caresser l’espoir de vous stabiliser. Sous prétexte de modernité, Macron nous concocte une société ultra-précarisée, ultra-instable, ultra insécurisée, ultra libéralisée en disant : ‘Souffrez Français, souffrez, c’est pour votre bien !’

Comment voulez-vous que les Français acceptent une nouvelle fois le bâton pour se faire battre ? Non. Cette fois, c’est non !

L'édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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