Depuis le 19 novembre dernier, date de sa première arrestation, Carlos Ghosn crie au complot. D’abord, c’était un complot de la part des dirigeants de Nissan. Ce qui n’était pas faux, puisqu’ils avaient monté un dossier sur lui.
Ensuite, c’était un complot du gouvernement japonais qui aurait été informé d’un projet de fusion entre Renault et Nissan.
Il se trouve que je connais bien Carlos Ghosn depuis qu’il est chez Renault. Et que, comme beaucoup de dirigeants, il est un peu parano.
Peu de gens s’en souviennent. Mais en 2011, il était convaincu que les chinois espionnaient Renault avec la complicité de trois cadres.
Il était même allé l’expliquer au journal de 20 heures de TF1. Alors que l’enquête a démontré qu’il n’y avait absolument rien. Et comme il ne pouvait pas s’être trompé, il a fait sauter son second, Patrick Pelata, qui était un grand professionnel de l’automobile.
Mais là tout de même vous n’allez pas me dire qu’il n’y a pas de complot ?
D’abord, il y a des faits. Chez Nissan, les enquêteurs ont trouvé de nouveaux versements illégaux vers une société localisée à Oman avec ensuite des reversements à une société dirigée par la femme de Carlos Ghosn. Ce qui lui a permis de s’acheter un yacht.
Chez Renault, on a trouvé le même type de versements, à chaque fois pour environ 28 millions d’euros. Au total ça fait plus de 55 millions.
Alors, c’est vrai, l’enquête faite en France a été connue 24 heures avant la nouvelle garde à vue de Carlos Ghosn. Et selon mes informations il y a aujourd’hui un accord de fait entre l’Elysée et le Japon pour faire toute la lumière sur ces malversations.
Alors Carlos Ghosn peut appeler ça un complot. En droit, on parle plutôt d’entente judiciaire. Carlos Ghosn avait dû lire ce livre d’un patron américain intitulé « seuls les paranos survivent ». Mais lui sera peut-être l’exception à la règle.