Pour être exact : défrayé. En clair, dites-vous bien que ce week-end, vos impôts serviront à payer les grands électeurs (maires, conseillers régionaux, départementaux et municipaux) appelés à voter pour élire les nouveaux sénateurs. Plus de 80 000 élus qui vont recevoir chacun une vingtaine d’euros en frais kilométriques et de bouche, soit une somme moyenne de 1,6 millions d’euros. Vous avez bien lu : payés pour voter. Eh oui, figurez-vous que c’est la loi, c’est légal, mais vu l’état du pays. est-ce normal ? C’est toute la question, bien évidemment.
Il y a un bureau par département et le vote est obligatoire, donc ils n’ont pas le choix. D’ailleurs, la loi prévoit une sanction financière de 100 euros pour le grand électeur qui ne fait pas son devoir. Cela étant, on peut juger que ce défraiement soit indécent voire indigne, certains l’ont d’ailleurs bien compris. Déjà en 2011, la fédération du Nouveau Centre de l’Essonne, qui avait eu un peu honte, avait demandé que les frais kilométriques et de bouche prévus par la loi soient versés aux Restos du coeur. Reste que tous les partis n’ont pas les mêmes exigences, bien sûr. Ça prouve en tout cas une chose : cette loi est une loi pousse-à-la-dépense, et il faudrait peut-être la revoir.
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