single.php

Danielle Simonnet, une autre élue insoumise qui habite un logement à loyer modique

Natacha Polony revient aujourd'hui sur la polémique autour du logement à loyer modique, habité par la conseillère LFI de Paris, Danielle Simonnet.

Danielle Simonnet est conseillère de Paris et élue de la France insoumise. Dans son édition d'hier, le quotidien Le Parisien révélait que cette dernière occupait un logement de la Régie immobilière de la vile de Paris (RIVP), d'une surface de 83 m² pour 1 300 € par mois - soit 30 ou 40% moins cher que le prix du marché - alors qu'elle gagne 4 200 € par mois.

De fait, il ne s'agit pas d'un HLM mais d'un loyer libre établi par la Régie et Danielle Simonnet occupait des logements de la RIVP avant qu'un plafond de ressources ne soit établi pour ce genre de logement. Légalement, il n'y a donc rien à dire, sauf à faire remarquer que maintenant qu'elle gagne correctement sa vie, elle pourrait laisser la place à un plus nécessiteux, mais c'est là que les choses deviennent absolument "délicieuses"...

En guise d'explication et d'excuse pour ne pas quitter ce logement, Danielle Simonnet réplique ceci : "Je ne veux pas me loger dans le privé, enrichir un propriétaire et participer à la spéculation immobilière", n'est-ce pas merveilleux ? Parce que les autres, ceux obligés de payer un loyer beaucoup plus élevé, sont d'ignobles capitalistes et ça les amuse de participer à la spéculation immobilière... Ce discours est celui que l'on retrouve chez certains contestataires autoproclamés du système capitaliste, ceux qui le détestent tellement qui ne veulent pas perdre leur vie à la gagner, qui ne veulent pas participer à l'oppression productiviste et qui décident de vivre du RSA pour rester purs. Ils sont une infime minorité parmi les bénéficiaires du RSA mais ces charmants donneurs de leçons, au cœur pur, ne sont rien d'autre que des profiteurs. Ils vivent d'un système qui est financé par le travail des autres, comme Mme Simonnet profite de son loyer sous-évalué parce que des contribuables ont financé, par leur travail, des HLM.

La question de la légalité reste en toile de fond. La différence entre ce qui est légal et ce qui est moral, c'était, souvenez-vous, l'un des débats autour de l'affaire Fillon. Son cabinet de conseil, ouvert 3 jours avant son élection de député pour faire fructifier son carnet d'adresse, était légal mais immoral et les Insoumis ne se sont pas privés pour le dire. Mais prétendre lutter contre la spéculation en s'y soustrayant pour laisser les autres payer, c'est une escroquerie intellectuelle qui décrédibilise tous discours contre la spéculation et le capitalisme prédateur et c'est ça le plus grave ! 

C'est légal bien sûr mais c'est une faute morale et politique !

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

L'info en continu
23H
21H
19H
18H
17H
16H
15H
14H
13H
12H
Revenir
au direct

À Suivre
/