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Dans l'ombre de ses vœux à la presse, Macron agit pour asseoir son pouvoir

Le président de la République met en place un autre agenda que le calendrier des réformes, celui de sa propre transformation.

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Macron a présenté ses vœux à la presse avec l’annonce de deux lois : une pour lutter contre les fake news et une autre pour réformer l’audiovisuel public.

Voici venu le temps du libéralisme centralisateur ou du centralisme libéral, comme on voudra. C’est en tout cas la marque d’Emmanuel Macron sur la vie publique qui va s’affirmer en ces temps où il est beaucoup d’agenda. En voilà un autre : deux lois sur la presse en une année.

Clairement, le président est déterminé à transformer la culture politique et médiatique du pays en expliquant la relation nouvelle avec la presse : ni connivence, ni confidence.

Il cherche ainsi à restaurer le lustre de l’action publique en revisitant le lien toujours passionnel et vivace entre la presse et le pouvoir alors que les populismes, dit-il, menacent l’intégrité des journalistes.

C’est bien la confirmation que le président met en place un autre agenda, celui de sa propre transformation. Après avoir critiqué, lorsqu’il était ministre sous le quinquennat Hollande, toutes les méthodes de la politique à l’ancienne, voilà qu’il est maintenant président et qu’il agit sur des leviers dont l’intention est claire : asseoir un pouvoir fort qui a vocation à durer.

Depuis le début de l’année, l’Élysée cherche à focaliser l’attention des journalistes et du public sur les listes des réformes et des changements dans l’organisation du pays. Mais ce que le président met moins en avant, ce sont les nombreuses consultations beaucoup plus discrètes avec les dirigeants européens à l’Élysée, comme l’Italien Matteo Renzi, pour préparer, déjà, les prochaines échéances européennes. Sur le plan intérieur, il multiplie également les entrevues avec des responsables politiques régionaux de tous bords.

À chaque fois, il demande la même chose, qu’on lui dresse une analyse politique précise des rapports de force dans les régions pour quadriller les territoires et récupérer des régions. Tout ce qu’il qualifiait de parcours ‘old school’ trouve maintenant un intérêt à ses yeux car pour pouvoir ancrer ses réformes, il va falloir remporter des régions et des mairies pendant son mandat.

Il en fait en permanence, de la politique, avec un principe d’or pour lui : y penser, tout le temps, en parler, jamais.

C’est là où le rôle du journaliste intervient. Nous, on va en parler.

Pour compléter l’intéressante leçon de journalisme délivrée hier à l’Élysée, on peut rajouter ce principe fondateur édictée par Albert Londres, le maître des reporters : ‘Notre métier n’est pas de faire plaisir non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie’.

Alors meilleurs vœux vintage Monsieur le président.

Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Philippe Verdier et Sophie Gaillard

 

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