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Déambulation à Toulouse : quand Édouard Philippe est réduit au rôle d’exécutant

Dans les rues de Toulouse, en interview sur LCI… La séquence politico-médiatique d’Édouard Philippe de ce jeudi cache mal la situation compliquée d’un Premier ministre réduit au rôle d’exécutant.

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Avant cette interview, on a vu Édouard Philippe déambuler dans les rues de Toulouse. C’est marrant d’ailleurs : c’est un nouveau mot de communication. Déambuler. Le politique se promène dans un lieu, et les citoyens peuvent le rencontrer. Ça s’appelle désormais une déambulation, les journalistes disent ça. Comme le disait Victor Hugo, "la forme, c’est du fond qui remonte à la surface". Nous avons donc des politiques qui déambulent, qui se promènent dans les rues dans une espèce d’errance dépourvue de sens et de cap, et c’est à l’image de leur action. Édouard Philippe déambule.

Il s’est trouvé un combat : les 80km/h. Un combat sans doute d’ailleurs à sa mesure. Pour le reste, il est le fidèle exécutant d’une politique dont la principale caractéristique est le décalage majeur entre la révolution proclamée et la réalité de ce qui est obtenu.

Oui, il y a des réformes. Oui, il y a des choix budgétaires. Mais ils ne servent qu’à conserver intacte la structure ! Le but de tout ça, finalement, c’est de perpétuer. Perpétuer le libre-échange, la globalisation économique et culturelle, tout ce que nous connaissons aujourd’hui… Édouard Philippe s’est par exemple défendu de vouloir réduire les aides sociales de 7 milliards d’euros cette année, l’allégation mise en avant par le Canard enchaîné. "Ça prouve qu’un volatile peut dire des âneries", a-t-il dit. La boutade sonne bien, mais elle ne suffira pas à effacer le fond.

Édouard Philippe est la preuve vivante qu’Emmanuel Macron est avant tout tacticien. Il a utilisé son Premier ministre pour torpiller la droite comme il avait torpillé la gauche de l’intérieur. Et ça marche, puisque Laurent Wauquiez apparaît aux yeux des électeurs de droite comme un moins bon candidat de droite qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen ! Mais ce faisant, il est en train de désespérer tous ceux qui l’avaient rejoint sincèrement, venus de la gauche réformiste. Tous ces sociaux-démocrates qui veulent encore croire qu’il existe une différence entre eux et la droite progressiste et libérale.

Pour l’instant, Édouard Philippe s’en sort bien en encaisseur de coups. Tout juste son entêtement sur les 80km/h est-il une erreur, mais pour le reste, il est parfait dans le rôle ! L’exécutant d’un président lui-même exécutant d’un système dont les rouages sont à Bruxelles, à Berlin, dans les paradis fiscaux, etc.

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