Après avoir eu la tentation de passer en force, le gouvernement a admis la nécessité d’un débat au sein d’une majorité divisée sur le sujet.
Première information : le président de la République se rendra à Calais avant la fin du mois, juste avant que le projet de loi ne soit présenté en conseil des ministres début février. Emmanuel Macron rappellera le principe de fonctionnement de ce texte de loi exposé en juillet à Orléans et basé sur deux exigences simultanées : faciliter le droit d’asile à ceux qui sont recevables afin de pouvoir reconduire plus systématiquement aux frontières les déboutés.
Sur cette base Emmanuel Macron cherche l’équilibre mais surtout veut faire changer les résistances de l’administration du ministère de l’Intérieur qui ralentit les procédures. De son côté, l’Ofpra a réduit le temps d’instruction des dossiers à trois mois. Cette tension entre l’organisme qui gère l’asile et les préfectures est au cœur des négociations pour réformer droit d’asile d’un côté et politique migratoire de l'autre.
Alors effectivement on suivra ce déplacement à fort enjeu du chef de l’État à Calais. Mais qui portera ce débat ?
Tout d’abord, le Premier ministre, Édouard Philippe, qui a reçu les associations et les reverra encore. Ensuite Gérard Collomb. Julien Denormandie, lui, interviendra sur les aspects logements des réfugiés de droit d’asile.
Des discussions discrètes existent aussi avec les représentants de la droite, en particulier Guillaume Larrivé et Éric Ciotti, qui se montrent, en off, ouverts à l’approche présidentielle : être irréprochable sur l’asile pour pouvoir appliquer les reconduites.
Mais il ne faut pas croire que seul un texte national réglera la question. La solution pour les experts du dossier passe par la création d’un office européen du droit d’asile.
Mais on en est encore loin, car derrière les vœux pieux et les discours la réalité s’impose : il n'y a aucune coordination européenne de la politique du droit d’asile.
Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Philippe Verdier et Sophie Gaillard