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Démission du président du conseil des programmes : le début d'un long processus

Si la démission de Michel Lussault, président du conseil national des programmes, a fait grand bruit rue de Grenelle, il n'est qu'un symbole, début d'un long processus pour remettre du sens dans les programmes scolaires.

 

Le président du conseil national des programmes a démissionné mardi avec fracas.

Michel Lussault avait été nommé par Najat Vallaud-Belkacem après un parcours d’apparatchik universitaire tout à fait admirable. Il est surtout l’auteur des derniers programmes dont les meilleurs morceaux avaient fait la joie des journaux. ‘Les milieux aquatiques profonds standardisés’ pour dire ‘piscine’ et les ‘travaux sur textes lacunaires pour problématiser, en réception, l’étude de l’élément linguistique visé’ pour… Bon, ça on ne sait pas du tout ce que c’est.

Ce monsieur vient de démissionner parce qu’il est outré qu’on veuille revenir sur ses programmes avant de les avoir évalués, c’est-à-dire avant qu’ils n’aient pu faire du dégât. Il reproche au ministre son arrogance. L’arrogance, pour ces gens-là, c’est quand quelqu’un ne pense pas comme eux et qu’il a l’audace d’estimer qu’il a raison.

Surtout, le ministre a fait la couverture de Causeur et de Valeurs Actuelles. Vous vous rendez compte ! Pour un peu il aurait pu parler sur Sud Radio et ça, ça vaut disqualification…

Certains commençaient à se demander si Jean-Michel Blanquer aurait la ténacité et le courage de changer ce qui est le plus essentiel, les méthodes, les contenus des apprentissages et donc la formation des professeurs.

Or Michel Lussault n’est que le premier maillon. Il part de lui-même, tant pis si ça scandalise ceux qui prônent les bonnes vieilles méthodes, qui ont d’ailleurs prouvé, en trente ans, leurs capacités de nuisance. Mais ce n’est qu’un symbole. Il reste encore des inspecteurs qui harcèlent les enseignants dès qu’ils veulent enseigner de la véritable grammaire.

C’est le début d’un très long processus. Remettre du bon sens dans les programmes scolaires, ça va prendre du temps. Réapprendre aux jeunes professeurs les techniques qui permettent de transmettre l’apprentissage de la lecture, des opérations mathématiques, leur réapprendre à eux, les professeurs, une grammaire cohérente, ça va prendre des années et il y aura des blocages à tous les niveaux, parce que quand Michel Lussaut lance que ‘la grammaire n’est pas un Dieu’, il ne fait que refléter l’idéologie de gens qui sont persuadés qu’enseigner une grammaire rigoureuse est foncièrement réactionnaire et que, eux, sont les seuls à se préoccuper de savoir si les enfants comprennent ce qu’ils lisent.

Quand il explique que certains n’ont toujours pas admis la démocratisation de l’école, sous-entendu le ministre, en fait, il exprime le sectarisme de ceux qui pensent que leurs adversaires sont toujours des salauds.

Est-ce qu’il y a vraiment un débat démocratique possible avec de tels présupposés ?

 

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