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Derrière l'hommage national, quel sera le message d'Emmanuel Macron ?

Le président de la République s'apprête à prononcer l'hommage au lieutenant-colonel Beltrame.

 

On imagine bien ce qu’Emmanuel Macron aura en tête au moment de prononcer ce discours.

Une Nation qui fait l’éloge de ses morts s’adresse en fait aux vivants pour définir les valeurs pour lesquels ces morts sont tombés. Et c’est bien la spécificité de cet hommage.

Jusqu’à présent, les victimes du djihadisme étaient justement de pures victimes, des innocents fauchés qui n’avaient pas choisi de se trouver là. C’était leur statut de victime qui faisait ressortir la barbarie des tueurs. Mais une Nation a besoin de modèles, de gens qui choisissent ce pour quoi ils donnent leur vie.

Et c’est bien ce que nous apporte Arnaud Beltrame : l’idée que l’on peut, en conscience, opposer au délire mortifère des islamistes le seul vrai sacrifice, non pas pour nourrir son ressentiment et sa haine, mais pour assumer des valeurs, celles de la Patrie et du don de soi. Sans doute Emmanuel Macron aura-t-il en tête les mots d’André Malraux accueillant au Panthéon les cendres de Jean Moulin : "Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France."

Mais il ne suffira pas de pleurer le héros. Encore faudra-t-il dire contre quoi il s’est battu.

Contrairement à François Hollande, on espère qu'Emmanuel Macron saura nommer l'islamisme. Sauf que, depuis trois jours, son gouvernement s’ingénie à éviter l’obstacle.

Christophe Castaner, par exemple, qui explique que Redouane Lakdim est un homme qui "a reçu une convocation de la DGSI et qui a pété un plomb", et qui ajoute que notre "vivre-ensemble" ne fonctionne pas parce qu’un jeune de vingt ans, aujourd’hui, ne peut pas se loger, vivre sa vie de manière indépendante.

250 morts en 3 ans, pour des problèmes de logement. Regardez, on va faire baisser le chômage et ça ira. Le ressentiment, la haine de la France, entretenue par une logique victimaire permanente, l’idéologie totalitaire de l’islamisme qui gangrène tous les pays, du Danemark au Pakistan, de l’Irak au Royaume Uni, on fait comme si on ne les voyait pas.

On sent une peur panique de fracturer. Alors on choisit, une fois de plus, le déni. Au lieu d’affirmer que la fracture doit se situer entre les Français, musulmans et non musulmans, et les islamo-délinquants qui nous haïssent. Et que nous serons désormais impitoyables, et nullement culpabilisés.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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