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Des professeurs ne veulent plus enseigner que le masculin l'emporte sur le féminin : ils trahissent leur mission

314 professeurs signent une tribune sur slate.fr pour dire qu'ils n'enseigneront plus la règle de grammaire selon laquelle le masculin l'emporte sur le féminin. Ils oublient qu'ils ne sont pas propriétaires de la langue qu'ils sont chargés d'enseigner.

 

314 professeurs viennent de signer une tribune sur slate.fr pour annoncer qu’ils n’enseigneront plus la règle de grammaire selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin.

Drôle d’époque où ceux qui demandent aux enfants de respecter des règles donnent le plus mauvais exemple.

De quel droit intellectuel ou moral un professeur peut-il décréter qu’il va enseigner la langue qu’il veut, la science qu’il veut, l’histoire qu’il veut ? Serait-ce l’approche du 50e anniversaire de Mai 68 qui dérègle à ce point les esprits ?

Il peut critiquer tout ce qu’il veut, comme tout un chacun, mais il n’est pas propriétaire de la langue qu’il est chargé d’enseigner. Il n’est devant sa classe que pour transmettre. Il n’a, vis-à-vis de la langue, que des devoirs. Moi parent, je ne lui confie pas mon enfant pour qu’il lui inculque ses lubies, mais lui transmette un savoir.

Un professeur qui, au lieu d’enseigner, fait de la propagande, trahit sa mission. Un professeur qui abuse de sa position d’autorité pour attiser la guerre des mémoires ou la guerre des genres trahit sa mission.

Le professeur veut qu’on reconnaisse son autorité, c’est normal. Mais pour être respecté, il faut être respectable. Et il y a quelque chose qui n’est pas respectable dans le comportement de ces 314 professeurs.

Ils ne se contentent pas de critiquer la règle, ils la censurent d’autorité. Demain, celui qui n’aime pas Voltaire le bannira de son programme, celui qui n’aime pas les triangles rectangles escamotera le théorème de Pythagore, celui qui n’aime pas la poésie censurera les poètes.

La grammaire, ça ne sert à rien ? Bien sûr, la langue vit et la grammaire évolue.

Mais de là à se lever un beau matin et se dire qu’on enseigne l’écriture inclusive… Pourquoi pas le créationnisme au lieu de l’évolution ? Il y a quand même un monde.

Laissons l’Académie française codifier la langue française. Évitons que chacun parle sa propre langue et ne devienne plus compréhensible que par lui-même.

C’est parce qu’on n’enseignerait plus que le masculin l’emporte sur le féminin, qu’on va libérer la femme et la mettre à l’abri de toutes les discriminations qu’elle subit ? Le ridicule ne tue pas, chacun est libre de croire ce qu’il veut, mais pas de détourner la responsabilité que lui confie la nation pour décerveler les enfants qu’il est chargé d’instruire.

Messieurs les professeurs, vos élèves ont besoin de vous pour apprendre une langue, parmi les plus belles du monde, qui leur permettra d’exprimer et de partager avec les autres des sentiments, des émotions et des pensées, alors que tant d’entre eux, faute qu’on leur en fait le don précieux, n’ont plus comme moyen d’expression que la violence.

Votre tâche est lourde, messieurs les professeurs. Vous avez entre vos mains l’avenir de toute une jeunesse qui attend que vous ouvriez son intelligence aux beautés du monde et que vous leur donniez les moyens de devenir des adultes. Cessez vos enfantillages et instruisez-les. Ils vous en seront reconnaissants.

Écoutez l'édito d'Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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