Aucun doute, il siphonne. Après le meeting à Lille, sur les terres historiques du PS dans la ville de Martine Aubry, depuis en partie récupérée par le FN, des milliers de personnes sont venus écouter le tenant du, ni droite ni gauche. Là, justement, où la droite et la gauche se sont réunies pour repousser le Front national aux régionales. En réalité que fait-il Macron ? Il brouille le message de la primaire.
En existant face à elle, il envoie un message futur gagnant. Il faudra compter avec moi, sinon, ce sera la victoire de la droite.De plus, il tisse discrètement sa toile dans le monde de la culture. Il a composé un comité dans lequel on pourra bientôt retrouver des professionnels de l'audiovisuel et du cinéma. Notamment des producteurs. Et la méthode semble séduire. Lorsqu'il leur parle, il utilise cette formule : « Finis, les hommes-orchestres ! Place au chef d'orchestre ! Je veux rendre à chacun sa liberté ». Et c'est ce qui semble plaire à ces professionnels du cinéma et de l'audiovisuel.
Entretemps, c'était l'affolement et la cacophonie chez les amis de François Hollande. Ils se sont confondus en confidences et en démentis de dementis. Ces gens, Dominique Villemot, Jean-Pierre Mignard, laissent entendre qu'au moment du choix Hollande soutiendra Macron. Mais on connaît la capacité de François Hollande à entretenir l'ambiguïté.
Et pendant que les primaires se déroulaient au studio Gabriel à deux pas de l'Élysée, le Président n'a pas voulu entendre les échos de ces échanges qui se déroulaient très très près de ses fenêtres. Alors, il est allé au spectacle de Michel Drucker - c'était la dernière - de l'autre côté de Paris. Le spectacle s'appelle Seul avec vous, ça ne s'invente pas et pendant ce temps, les candidats débattaient, en pensant, surement, « vivement dimanche prochain ! ».