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Emmanuel Macron, président vintage à contre-courant 

Pas d’interview le 14 juillet et un discours devant le Congrès à la veille du discours de politique général de son Premier ministre… Emmanuel Macron casse les codes en s’appuyant sur une conception du président très vintage.

Emmanuel Macron s'exprimera devant le Congrès à Versailles lundi 3 juillet

La rumeur courait depuis deux jours. Gérard Larcher l’a confirmée : Emmanuel Macron va réunir le Parlement en Congrès à Versailles lundi 3 juillet. Une décision guidée par un principe directeur chez le président Macron : la fameuse phrase "on a toujours fait comme ça" déclenche automatique la réaction et la direction opposée. C’est exactement ce qui s’est passé dans cette affaire de discours du Congrès. Comme tout le monde souligne que ça ne se fait pas de faire un discours présidentiel la veille du discours de politique général du chef du gouvernement, le président Macron veut se placer en rupture et budgette un ou deux jours d’émoi politique et médiatique.

Le Général de Gaulle, première source d'inspiration d'Emmanuel Macron

Pour comprendre pourquoi il fait ce discours, il faut savoir que le président Macron se penche dans les grimoires de la Ve République, notamment dans les propos du Général de Gaulle. Voilà ce que disait le fondateur de la Ve République lors d’une conférence de presse le 31 janvier 1964 sur la conception et le rôle du président de la République : "Le pouvoir procède directement du peuple, ce qui implique que le chef d’État élu par la nation en soit la source et le détenteur. Cette autorité indivisible de l’État est confiée toute entière au président par le peuple et il n’en existe aucune autre, ni ministérielle, ni militaire, ni judiciaire". Tout est dit dans ces quelques lignes. Emmanuel Macron décide d’envoyer ce message en début de quinquennat : "Le boss c’est moi". Le retour d’un pouvoir personnel dénonce des parlementaires qui ont souvent fait référence au général de Gaulle sans peut-être avoir lu qui était vraiment ce dirigeant, à savoir un monarque républicain. Il y aura donc chaque année un discours sur l’État de la nation et plus d’interview du 14 juillet, une pratique mise en place depuis Valéry Giscard d’Estaing. Tout ce qui a toujours été fait risque de ne plus se refaire, c’est la première leçon de ce discours devant le Congrès

Pour Emmanuel Macron, ce discours ne pose aucun problème vis-à-vis du Premier ministre. Lui donnera le l’état du pays, et le chef du gouvernement expliquera comment faire, quelles seront les modalités opérationnelles, gouvernementales, ministérielles pour pouvoir rétablir les problèmes et se sortir de ces situations difficiles. C’est une sorte de séparation des pouvoirs mais avec un rappel du principe premier : le président est au dessus de tout le monde, et il tire cette autorité de la Ve République. De ce point de vue là, il continue d’être dans son rôle de président vintage. Le renouvellement se base sur des ressorts anciens. 

Réécoutez ici l’édito politique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio

 

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