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En Corse, Emmanuel Macron doit réaffirmer les grands principes de la Nation française

Si Emmanuel Macron n'est pas ferme sur la question corse, il ouvrira la boîte de Pandore des communautarismes régionaux.

 

Emmanuel Macron va se trouver aujourd’hui devant une question qui n’est pas anodine. Il ne s’agit pas d’ouvrir une négociation syndicale, mais de parler des grands principes qui fondent la nation française et qu’un certain nombre de gens veulent jeter par-dessus bord. Il n’y a pas d’autres manières de décrire les revendications de certains Corses, et pas seulement des Corses.

C’est bien le problème. Si Emmanuel Macron n’est pas ferme sur ces grands principes, il ouvrira la boîte de Pandore de toutes les revendications, de tous les communautarismes régionalistes qui viendront s’ajouter aux communautarismes ethniques, religieux, qui sont en train de défaire le Nation française.

Or, la Nation, nous en avons besoin à l’heure qu’il est, parce que la Nation, c’est le partage. D’ailleurs, la Corse est un des principaux bénéficiaires de ce partage. La moitié du revenu des Corses vient du partage de la Nation. Il y a plus d’un tiers de la population qui sont des agents publics, payés par les impôts, or le potentiel fiscal de la Corse est plutôt faible.

Il y a des exonérations fiscales, des avantages fiscaux, certains remontant même au Consulat. C’est le cas du décret Millaud sur les droits de succession des Corses qui a été prorogé pour encore une dizaine d’années.

La Corse ne peut pas vivre toute seule. Elle vit dans le partage, dans la solidarité nationale et, à la fois, elle donne à la France des soldats, des gendarmes, des préfets, des généraux, un Empereur, des ministres…

Le chef d’état-major de l’armée de l’air aujourd’hui est Corse. Son père était déjà, à l’époque, chef d’état-major de l’armée de l’air.

On n’a jamais vu une colonie donner des chefs aux armées du colonisateur. La Corse n’est pas une colonie. Elle est imbriquée dans la Nation française. Si on devait faire demain un référendum d’auto-détermination, comment définirions-nous le corps électoral ?

Il y a une ambiguïté à dire aujourd’hui que les Corses ont choisi l’autonomie ou l’indépendance. Les Corses ont voté dans le cadre d’une élection régionale. Mais toute la diaspora corse, qui vit sur tout le territoire, n’a pas voté. Sur la Nouvelle-Calédonie, il a été très difficile de fixer le corps électoral.

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes suppose qu’on définisse ce qu’est un peuple, or la seule définition que l’on a, c’est le peuple français, dans lequel il y a des Corses, des Provençaux, des Alsaciens, des Bretons.

Après, il y a la spécificité insulaire, l’identité, la culture, comme il y a la culture provençale, bretonne, alsacienne, basque… Dans chaque province française, il y a une spécificité, une culture particulière. Il ne faut pas les perdre, il faut les aider à survivre, à se développer, mais de là à donner la co-officialité à la langue corse, il y a un pas qu’il ne faut surtout pas franchir.

Le Corse est enseigné dans les écoles en Corse, d’ailleurs peu de jeunes Corses décident de l’apprendre. C’est très bien de les inciter à conserver cet héritage, c’est tout autre chose de dire que demain, vous pourrez exiger que votre procès se déroule en Corse ou que vos formalités administratives soient en Corse.

À la fin, il n’y aura plus qu’une langue officielle en Corse, ce sera le Corse. Ce serait faire un pas en avant vers la dislocation de la Nation française. Faisons bien attention aux enjeux de cette affaire Corse.

Regardons ce qui se passe en Catalogne, dans un pays qui a une tradition tout à fait différente, avec des Etats qui se sont juxtaposés les uns aux autres. La France ne s’est pas faite ainsi.

Écoutez la chronique d'Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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