Il y a deux ans, 80% des appels pour trouver un hébergement d'urgence à Paris trouvaient une réponse positive. Aujourd'hui c'est… moins de 6% ! Toutes les structures d'accueil sont saturées. Pour élargir les capacités, la mairie avait débloqué l'année dernière 34 000 nuitées dans des hôtels sur le territoire du Samu social de Paris, qui comprend trois départements de la petite couronne. Là aussi, tout est saturé. Hier, au cour d'une réunion à l'hôtel de ville, le cabinet d'Anne Hidalgo a dressé l'état de la situation. La mairie devrait débloquer des locaux municipaux mais s'apprête aussi à lancer un appel à la solidarité auprès des grandes entreprises pour qu'elles mettent à disposition des locaux inoccupés. Rappelons que l'hébergement d'urgence est de la responsabilité de l'État et la maire de Paris compte aussi interpeller Gérald Darmanin sur le sujet.
Mais Anne Hidalgo garde aussi un œil sur la politique et sur l'état des socialistes. On pourrait pasticher sa fameuse sortie sur le ministre Macron à l'époque en disant que le PS, elle n’en a "rien à battre" ! Ça correspond a priori à la méfiance de la maire de Paris à l'égard des appareils politiques. Du moins en apparence, car en réalité son agent spécial au cœur de la bataille des socialistes, c'est le député Luc Carvounas, actuellement en tour de France pour préparer sa candidature. Carvounas et Hidalgo réfléchissent beaucoup à l'avenir, même si la devise de la maire de Paris est : "Le chemin se construit en avançant" (proverbe espagnol). Comprendre : il faudra surtout passer le cap de la réélection, ce qui, en terre parisienne très macroniste, sera son plus grand pari…