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En politique, on est pas toujours responsable de ses soutiens

Parfois, les candidats à la présidentielle reçoivent des soutiens dont-ils se passeraient bien. 

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En politique on n'est pas toujours responsable de ses soutiens. Hier, on a enregistré deux ralliements, celui de Pierre Bergé à Emmanuel Macron et celui de Paul-Marie Coûteaux à François Fillon. Alors, Pierre Bergé, c'est ce que l'on appelle la gauche caviar. C'est un idolâtre de Mitterand, qui a,  en revanche, détesté Lionel Jospin. Il aimerait bien que les journaux dont il est actionnaire soit aux ordres : le Monde, l'Obs et la Vie. Alors, il trépigne souvent parce que ce n'est pas le cas. Certes, c'est la gauche de la mode et de la culture, mais il est tellement excessif et imprévisible, qu'Emmanuel Macron aurait peut-être préféré s'en passer. Il vient, ainsi que d'autres soutiens, qui font sourire, Alain Minc et Bernard Kouchner… Cela ne fait pas très renouveau, mais cela reste des soutiens. De l'autre côté Paul-Maris Coûteaux rejoint François Fillon. Il a une longue carrière derrière lui, il a travaillé avec Philippe Seguin, il est devenu député Européen sur les listes Pasqua/Villiers. Ensuite, il a rejoint Marine le Pen à laquelle il a présenté Florian Philippot. Et on a l'impression qu'il ne s'en est jamais remis, car il est plutôt marqué très très à droite. Est-ce une bonne nouvelle au moment ou François Fillon cherche à se recentrer ? Pas sûr…

À gauche - enfin dans le camp Macron - il est peu probable que ces gens cherchent quoi que ce soit. Les ralliés de ces derniers jours n'imaginent pas être ministres ou députés, ce temps est fini pour eux. Éventuellement Bernard Kouchner se voit mener une mission de réflexion. Ces commissions qui naissent après toutes les élections présidentielles, qui travaillent en général très bien, mais dont personne ne tient compte, donc cela ne sert pas à grand chose. Alain Minc pourrait être tenté, il l'a déjà fait à l'époque de Nicolas Sarkozy. Et puis il y aura sans doute pas mal de socialistes, qui vont rallier Emmanuel Macron, pour certains d'entre eux, une pensée pour les circonscriptions. Dans le camp d'Emmanuel Macron, on s'est toujours dit qu'on ne se sentait pas obligé de donner l'imprimatur à tout le monde. Ils feront un tri, ça promet. En revanche, Paul-Marie Coûteaux a une idée très précise derrière la tête, il n'a pas réussi à convaincre Marine le Pen de créer un vrai parti de droite nationale, donc, il veut réessayer avec François Fillon en ramenant des électeurs du Front National. En terme d'image, j'ai un petit doute sur la faisabilité et l'intérêt de l’opération.

Maintenant que l'on a les participants à cette élection présidentielle, que va faire François Bayrou ? Il a été candidat trois fois, 2002, 2007 et 2012. Il sort un livre cette semaine, qui s'appelle Résolutions française. Jusqu'à maintenant, il envisageait trois hypothèses, soit se présenter lui-même, soutenir François Fillon ou soutenir Emmanuel Macron. Le soutien à Fillon semblait prévaloir, mais tout doit avoir changé depuis l'affaire Pénélope Fillon. Et je ne suis pas sûre que la décision de François Bayrou soit prise. Il est plus proche politiquement de Macron, mais sur le plan personnel, il est plus proche de Fillon. Reste l'hypothèse de se présenter. On le saura le 15 février. Pour l'histoire des soutiens, il faut toujours avoir un exemple en tête, en 1969, Pierre Mendès France, qui n'était pas n'importe qui dans la vie politique française, avait soutenu et était présenté comme l'éventuel Premier ministre de Gaston Deferre…Eh bien, le candidat a tout de même fait 5 %. Donc, c'est vraiment pour le candidat que l'on vote, pas pour ses soutiens.

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