De là à se demander s’il n’y a pas une vacance de M. Hulot à ce poste, dans un gouvernement qu’il a plusieurs fois décliné, il n’y a qu’un pas. Pourtant, les apparences sont trompeuses. Certes, le caractère anxieux de Nicolas Hulot l’amène à poser un discours beaucoup plus inquiétant que mobilisateur. Quand il s’exprime sur Irma, il dit que c’est un événement qui nous dépasse. Quand il parle des lobbies, c’est pour ressentir leur poids sur ses épaules, et on a remarqué qu’il n’avait pas accompagné le Président aux Antilles, ce qui est quand même étonnant. Mais attention, prévient son entourage, il ne faut pas prêter attention aux bruits de couloir qui racontent le blues de Hulot !
Son agenda est bien chargé : il est actuellement à Montréal, il va rejoindre New York pour l’Assemblée générale de l’Onu et il retrouvera le président qui d’ailleurs est accompagné par Laurent Fabius, à la fois président du Conseil constitutionnel et leader de la COP21. Mais il faut savoir que l’ancien lanceur d’alerte regrette quand même sa place en retrait. Il faut savoir qu’il s’épanche auprès de ses prédécesseurs, Royal et Borloo notamment, en regrettant de les avoir malmenés quand ils étaient ministres parce qu’il ne savait pas à quel point c’était difficile. À New York, les responsables français ne seront donc pas trop de trois avec Hulot pour tenter de faire revenir Donald Trump à une ligne beaucoup plus raisonnable sur le climat. Officiellement, pas de vacance du pouvoir donc pour M. Hulot, nous voilà rassurés.
Mais il a le blues, et c’est un anxieux. Il a failli avoir un malaise devant les députés lorsqu’il n’était pas certain de ses dossiers, et il a confié lors de sa première interview de ministre que ce n’est pas le bonheur tous les jours. Il est dans un endroit qu’il a souvent décliné et s’aperçoit que c’est beaucoup plus difficile que ça ne l’était quand il était lanceur d’alerte.
Réécoutez ici l’édito politique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio