À quoi faut-il s'attendre pour 2018 en matière d'environnement ? L'année 2017 aura été celle de l'enfumage. Pourquoi ? Parce que l'on est dans les grandes proclamations et Emmanuel Macron, de ce point de vue là, est formidable car il a compris qu'il pouvait se positionner et qu'il pouvait même améliorer son image dans le monde entier en devenir le leader sur les questions climatiques.
Il en a donc profité mais sur le fond, c'est justement sur ces questions d'environnement que ce rêve macronien a été le plus écorné depuis que le président est au pouvoir. Pourquoi ? Parce que sur les néonicotinoïdes, on a vu qu'il maintenait au ministère de l'Agriculture Stéphane Travert, qui est pourtant l'instrument de la FNSEA, c'est-à-dire d'une conception totalement industrialiste de l'agriculture fondée sur l'usage et même l'abus de produits chimiques. Même chose pour le glyphosate, dossier sur lequel on a vu d'ailleurs ce que pesait la France en Europe, c'est-à-dire pas grand chose face aux intérêts allemands. Et puis, il y a eu ce "One planet summit". C'est toujours plus chic quand c'est dit en anglais mais qu'est-ce qu'il en est ressorti ? Que c'est la finance verte qui allait sauver le monde ? Que le capitalisme allait résoudre les problèmes qu'il avait lui même causé ? C'est une aberration, personne ne peut y croire. Nous savons très bien que ce qui est en train de détruire la planète aujourd'hui, c'est le consumérisme, l'industrialisation des processus et le pillage des ressources pour étendre le profit. Comment peut-on croire que la finance, qui est justement aujourd'hui malade du court-terme, malade de ses appétits prédateurs, pourrait tout à coup financer des projets qui par définition ne sont pas faits pour être rentables ?
Donc, la question est de savoir comment on change de modèle. La préservation de l'environnement n'est pas compatible avec le libre-échange dont on a vu qu'il a provoqué la baisse du prix de la malbouffe et l'augmentation des prix des produits bons pour la santé, qu'il déstabilise tous les pays du sud et qu'il est en train de ruiner l'agriculture française au profit d'une agriculture industrialiste. Tous ces modèles, les gens n'en veulent plus donc c'est là qu'il faut choisir, affronter les lobbies et affronter l'hostilité de certains.
Pour l'instant, et c'est le moins que l'on puisse dire, Emmanuel Macron n'a rien fait que de superbes discours.
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