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Existe-t-il un "nouveau monde", au-delà des clivages, en politique ?

Après le discours remarqué de Dominique Strauss-Khan lors des obsèques de Nicole Bricq, que certains ont volontiers qualifié de leçon adressée à Emmanuel Macron, on peut se demander s'il existe un "nouveau monde" en politique.

C'est un peu le nouveau clivage à la mode, il n'y aurait plus de droite, ni de gauche, ni conservateurs ni réformistes mais des partisans de l'ancien monde et, par opposition, ceux du nouveau.

Critiquez une réforme, déplorez un changement, affirmez - même timidement - que "tout n'est pas bon à jeter" et vous serez traités au mieux de "nostalgique" et de "conservateur", au pire de "réactionnaire" quand ce n'est pas tout simplement de "ringard". Vous serez renvoyés à l'ancien monde, dont vous n'arrivez pas à vous détacher, et qui doit pourtant disparaître au profit d'un nouveau monde dans lequel vous n'avez pas votre place. Toutes les majorités ont certes utilisé cet argument au cours des dernières décennies mais aucune n'est allée aussi loin que le Macronisme.

Certains diront qu'Emmanuel Macron a été élu sur la promesse d'une sortie de l'immobilisme et, en quelque sorte, de l'entrée dans un "nouveau monde". Peut-être, mais il faut d'abord tordre le cou à cette légende de l'immobilisme. En 40 ans, la France a considérablement changé, pas toujours en bien, a subi d'innombrables réformes, pas toujours pour le meilleur. Le progressisme a fait des ravages et le progrès ne saute pas toujours aux yeux. Mais chut ! Ne dîtes surtout pas que quoi que ce soit pouvait être mieux avant, même si vous pensez que les institutions de la Ve République fonctionnaient mieux avant le quinquennat, que la société allait mieux avec le plein emploi qu'avec le chômage de masse ou que l'école remplissait mieux sa mission avant que le pédagogisme n'y prenne le pouvoir ect...

Une société ne peut pas avoir comme seul principe ce que le philosophe Pierre-André Taguieff a joliment appelé un jour "le bougisme". Une société a besoin de changement mais elle a aussi besoin d'ordre et de continuité. Le changement sans l'ordre est suicidaire, l'ordre sans le changement est mortifère... 

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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