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Faut-il recenser les réfugiés qui traversent les Alpes en plein hiver ?

Alors que des migrants bravent l’hiver et la montagne pour franchir la frontière italo-française, la circulaire du ministère de l’Intérieur sur le recensement dans les hébergements d’urgence provoque un tollé.

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Il faut bien comprendre de quoi on parle. Le ministre de l’Intérieur veut envoyer des équipes mobiles dans les différents centres d’hébergement pour évaluer le statut administratif des occupants et les orienter vers la structure qui convient. Scandale chez les associations, qui ont saisi le défenseur des droits, Jacques Toubon, lequel a lui-même exprimé sa réprobation devant une "défaillance nette par rapport aux droits fondamentaux". Or, l’hébergement d’urgence, ce sont 3,5 milliards par an. Cela va des centres officiels aux hôtels. Et l’on y trouve aussi bien des clandestins que des réfugiés qui auraient droit à l’asile politique.

Les associations estiment que l’accueil doit être inconditionnel, donc le dispositif est totalement saturé. Mais il leur semble intolérable qu’on puisse demander à des personnes présentes sur le territoire quel est leur statut, et les orienter le cas échéant vers des aides au retour si elles n’ont pas vocation à rester en France. Traduction : on préfère que ceux qui arriveront et auront réellement droit à être accueillis sur notre territoire soient laissés dans la rue plutôt que de clarifier les choses.

Le problème, c’est cet entre-deux qui fait qu’on laisse arriver des gens pour qu’ils croupissent dans des conditions épouvantables, sous des ponts ou dans des hôtels miteux qui coûtent des fortunes au contribuable. Il faut envoyer le message que tout le monde n’a pas vocation à être accueilli, et que l’État reconduira qui doit l’être. Mais c’est toute la logique qu’il faut revoir. Celle de la répartition des arrivants qu’il faut cesser d’entasser dans les banlieues des métropoles, celle du développement de l’Afrique, et de la fin du pillage par les multinationales avec la complicité des chefs d’État locaux, celle de l’intégration, qui doit passer par une transmission des valeurs du pays d’accueil, pour en finir avec le discours culpabilisant qui fait croire que ce pays d’accueil n’en ferait jamais assez et qui nourrit le ressentiment des populations accueillies.

Le souci, c’est que ce n’est pas du tout la logique de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et qu’il y a un moment où les dégâts en terme de cohésion sociale seront irréversibles. Emmanuel Macron semble en être conscient. Mais a-t-il la volonté d’assumer jusqu’au bout sa logique ?

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