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Fillon, c’est clair, n’est pas Cahuzac

Depuis mercredi, l'affaire Pénélope colle au front de François Fillon tel le sparadrap du capitaine Haddock. Ce matin Philippe Bilger explique, rien n'est gagné, mais tout n'est pas perdu.

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J'analyse tout cela à partir de son intervention d'hier sur TF1. Dans le fond, il me semble qu'après une série de réactions tout à fait navrante, tel Giscard qui traitait l'affaire des diamants par le mépris, il a adopté une autre ligne de conduite, lorsqu'une enquête a été ouverte par le parquet national financier. Ce qui est une bonne chose. D'autre part, hier soir, il me semble que j'ai retrouvé chez François Fillon des attitudes, des comportements et des propos, qui vont lui permettre de remonter la pente.

Ensuite, il me semble que le maintien, l'allure, la tenue de François Fillon ont été ceux de l'homme qui a dominé la primaire de la droite et du centre. Le deuxième élément - et je pose un regard technique sur tout cela - étant que cela m'est apparu comme du grand art. Il a utilisé toutes les palettes de l'argumentation. La veine affective et sentimentale, « j'aime ma femme, je la défendrai. » Il a utilisé la polémique d'une certaine manière, puisqu'il a dit clairement que tout cela résultait d'une machination politique. On peut penser que l'attaque émane de son propre camp et on voit bien de qui elle peut provenir. Il a utilisé ensuite les faits qui importaient, c'est-à-dire, il a affirmé que les emplois exercés par sa femme n'étaient pas fictifs et il en a donné quelques exemples. Et je suppose qu'ils ont été confirmés par les documents qu'il a remis au parquet national financier. J'ajoute une chose qui pourrait représenter un risque pour lui, mais qui relève presque du coup de génie. Lorsqu'il dit qu'il renoncera à la  présidentielle s'il est mis en examen, c'est un risque, bien évidemment, mais c'est surtout un coup de force extrêmement subtil, cela lui permet de reprendre la main sur le plan éthique et de permettre aux citoyens l'ayant élue pour son intégrité de se dire qu'il est demeuré le même.

Renoncer à l'élection serait une erreur à mon avis, même si certains dans son camp seraient près à le pousser vers la sortie. Mais tout cela, ce grand art, n'a de sens que parce que, à tort ou à raison, je l'ai perçu comme sincère. Peut-être que mes espérances altèrent un peu mon parti-pris. J'ai trouvé que, pendant quelques minutes, il était remarquable sur la forme - l'argumentation - et dans la manière dont-il a affiché ses convictions et certitudes. Et je n'imagine pas, peut-être ai-je tort, qu'un être de son intelligence puisse, sur le plateau de TF1, se poser de cette manière en affirmant des choses qui pourraient être démenties dès le lendemain. Pour moi, Fillon, c'est clair, n'est pas Cahuzac.

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