10 000 réunions dans toute la France en deux mois. C’est pas mal ! Souvenez-vous, avant le lancement de l’opération on se demandait si les maires joueraient le jeu. 16 000 cahiers de doléances ont été remplis en mairie ! Et sur la plateforme numérique dédiée à la consultation : 1 million 400 mille contributions. Sans surprise la fiscalité arrive en tête des préoccupations des français. Le ras le bol fiscal est prégnant chez tous ceux qui paient des impôts. Inquiétudes sur une idée encore en l’air en ce moment : une nouvelle taxe sur les successions.
Autre sujet : la transition écologique. Tout le monde veut jouer le jeu mais chacun se demande comment se passer de sa voiture. Les consultations font aussi émerger des réflexions sur l’immigration, la réorganisation des services publics et de fil en aiguille la décentralisation. Cerise sur le gâteau : beaucoup de français réclament moins d’élus mais veulent que leur vie quotidienne tourne à l’échelle de la commune ou du département. C’est contradictoire. Alors que peut-il sortir de ce grand débat ? S’-il en sortait une façon intelligente de repenser la décentralisation ce serait bien.
Les français sont perdus entre l’échelon état, région, métropole, département, intercommunalité de communes… Mais il faudrait accepter de supprimer des milliers de postes dans la fonction territoriale. Aucun gouvernement ne s’y est encore frotté. Sur le plan de la vie démocratique, il n’y a pas de grosse attente pour un referendum d’initiative partagé au moment des élections européennes. De toute façon c’est trop tard pour l’organiser. Il faudrait que le conseil d’état donne son aval…Bref à deux mois de l’élection le train de ce type de consultation est en train de nous passer sous le nez. Ca ne s’organise pas en un jour…
Donc pas de référendum…Pas de choses très concrètes si ce n’est quelques pistes de réflexions…A quoi joue Emmanuel Macron ? Le chef de l’état joue sa partition. Il impose son calendrier à travers le grand débat…Apres le 15 mars, et jusqu’en avril : 2 eme phase de concertation avec des conférences citoyennes régionales et des français tirés au sort. Ensuite place au débat parlementaire.
Fin du grand débat à ce moment là en avril avec des propositions. Comme par hasard ces propositions tombent pendant la campagne des Européennes et seront discutées jusqu’à l’été. Bien sur les idées du grand débat vont servir la politique du chef de l’état. Mais on peut aussi imaginer que le Président soit obligé d’amender sa politique. Hier Stanislas Guerini le patron de La République en Marche a dit vouloir réindexer les petites retraites sur l’inflation. Finalement c’est pendant la campagne des européennes que commencera le vrai débat.