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François Hollande sort de son silence

François Hollande sort de ce silence qu’il avait observé depuis la fin de son mandat, et c’est pour une interview dans le Monde autour de la Syrie. Un événement politique ?

François Hollande sort de son silence

D'abord, il faut rappeler qu'il y a un précédent à ce genre de procédé politique. En août 2012, Nicolas Sarkozy, qui s'était retiré après son échec face à François Hollande, signait déjà son retour. Et lui aussi, il avait choisi la Syrie. En l'occurrence, un communiqué commun avec le chef de l'opposition syrienne en exil, pour expliquer qu'ils avaient longuement discuté par téléphone de la situation. La Syrie, une situation tragique, le domaine réservé du Chef de l'État, bref, une manière de se donner de la hauteur et de montrer qu'on a acquis un statut hors norme. À l'époque, Nicolas Sarkozy plaidait pour une intervention. Cette fois, François Hollande veut des zones d'exclusion aérienne au-dessus d'Afrin et de la Ghouta orientale. Il dénonce la dérive de la Turquie, un "allié qui bombarde nos alliés". François Hollande vient de s'apercevoir que Recep Erdogan n'est pas un gentleman. Mais surtout, il est peut-être en train de comprendre que l'Otan n’est pas une sympathique alliance de gentils contre les méchants.

Ce qui est merveilleux avec François Hollande, c'est qu’il a réussi pendant son mandat à faire disparaître la France de la scène internationale. Et là, il semble n’avoir aucune conscience de la réalité du rapport de force et de la poudrière que constitue la Syrie. 'Si la Russie est menaçante, elle doit être menacée', dit-il. En l'occurrence, les États-Unis ne nous ont pas attendus pour menacer la Russie. Sauf qu'en 2013, quand Barack Obama a renoncé à frapper alors que François Hollande attendait le signal, il semble bien qu'il ait reculé parce que les forces russes avaient les moyens de faire barrage à l'offensive américaine. Et la présentation par Vladimir Poutine de nouvelles armes lors de son discours à la Douma le 1er mars devrait inciter les Européens à user de la diplomatie plutôt qu’à montrer les muscles qu'ils n’ont pas.

La Syrie a bon dos. François Hollande s’adresse essentiellement aux Français, aux médias. Au cas où, il rappelle qu'il existe. Mais ça intéresse quelqu'un ?

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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