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Grève à la SNCF : une note interne révèle les divisions entre syndicats

Alors que la SNCF s’apprête à vivre une grève perlée (deux jours par semaine) pendant de longues semaines, une note interne de l’entreprise publique offre un certain éclaircissement sur les enjeux syndicaux de cette mobilisation.

Portes d'embarquement gare TGV Montparnasse (©BERTRAND LANGLOIS - AFP)

Son auteur est un ancien dirigeant de la CGT cheminot, devenu l’un des experts du laboratoire social de la SNCF, une instance discrète qui mesure les rapports de force entre les syndicats. C’est dire si le contenu de cette note est libre, lucide et édifiant. Selon cette note, la tactique de la lutte éclaire les enjeux, car l’UNSA, la CGT et la CFDT ont décidé de la modalité de la grève deux jours par semaine, mais pas le syndicat Sud, qui voulait une grève reconductible chaque jour. Or, il faut savoir que Sud est très présent en Île-de-France, il faudra donc s’attendre à des perturbations beaucoup plus importantes. Il n’y a donc pas d’unité syndicale.

Le vrai objectif, ce sont les élections professionnelles de la fin d’année. Tous les syndicats ont intérêt à montrer qu’ils sont très en avant pour défendre les cheminots. Les capacités à communiquer seront ici déterminantes, et on voit déjà des différences entre les personnalités CGT et Sud, qui ne sont pas les mêmes bêtes médiatiques.

Ensuite – et c’est plus étonnant –, Sud parierait selon cette note sur l’échec de cette mobilisation pour en imputer la responsabilité à la CGT et la déborder lors des élections.

Cette stratégie dite de la grève "rectangulaire", deux jours sur cinq, aura pour effet de désorganiser les plannings et les remises en circulation des trains après la fin déclarée de la guerre, et c’est là que tout va se jouer, selon l’auteur de cette note ! Si la grève s’arrête à minuit, n’imaginez pas que les trains vont reprendre à 00h05… Il faudra parfois un jour, voire un jour et demi, avant que les trains ne reprennent. Pour le coup, ce seront les syndicats qui seront alors pointés du doigt et le soutien au mouvement sera très difficile à avoir.

Cette note interne conclut sur une autre donnée fondamentale : le juge de paix du mouvement sera la capacité d’embarquer le corps "cadres et maîtrise" (51% des effectifs au sein de la SNCF).

Pour l’instant, le gouvernement ne croit pas trop en la capacité des syndicats de le faire reculer. On verra dans quelques jours s’il a eu raison…

Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio

 

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