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Jean-Michel Blanquer, le bon élève du gouvernement ?

Alors qu'arrive la fin du premier trimestre, que donne le bulletin de l'élève Blanquer ?

 

Jean-Michel Blanquer est sans doute le ministre le plus largement plébiscité du gouvernement d'Edouard Philippe. Le plus drôle, c'est que ça a l'air d'étonner les commentateurs. Alors que ça s'explique assez simplement. L'éducation, c'est sans doute un des sujets de divorce les plus flagrants entre les politiques, de droite comme de gauche, et les citoyens.

Ça fait plus de vingt ans que les Français voient le niveau s'effondrer, l'irrespect et la violence s'installer dans de trop nombreux établissements, l'ignorance et l'obscurantisme triompher. Et on leur expliquait non seulement que tout allait bien mais qu'il fallait amplifier le mouvement. Le résultat, on le voit dans les enquêtes internationales. Nuls en maths, nuls en lecture. L'école la plus inégalitaire de tous les pays de l'OCDE et la plus indisciplinée, aussi.

Et le pompon a été atteint avec le dernier quinquennat, où l'on a vu les différents ministres de l'Education Nationale confirmer un peu plus le pouvoir de ces pédagogues autoproclamés qui ont, depuis des décennies, confisqué le bien commun au profit de leur idéologie. Alors, il était temps de retrouver un peu de bon sens.

C'est surtout un des sujets où Emmanuel Macron fait la politique dont rêvait la droite, mais pas seulement. Toute une part des électeurs de gauche en rêvait aussi. Et la droite de gouvernement, elle, n'a fait que suivre les pires lubies pédagogiques au nom de la modernité. Dédoubler les classes de CP en REP, prôner des méthodes d'apprentissage qui marchent, pour le calcul et la lecture, et qui aideront les plus défavorisés, ceux dont la famille ne pourra jamais compenser les carences de l'école, c'est de droite ou de gauche ? On s'en moque.

Pour redresser cela, il faudra quinze ou vingt ans. C'est toute la formation des enseignants qui a été mise à bas depuis la création des IUFM en 1989. Les programmes scolaires ont peu à peu abandonné toute exigence, toute rigueur. Et les jeunes professeurs sont les produits d'un système qui ne sait plus enseigner la grammaire, la logique, l'effort. Alors, interdire le portable, s'appuyer sur les neurosciences pour mettre en avant des méthodes qui marchent, face à la résistance des idéologues, d'accord. Mais il va falloir reconstruire, sur le long terme, alors que ceux qui ont détruit le système sont encore en place, à tous les postes clef, inspection, formation, administration... Jean-Michel Blanquer a des alliés : les Français.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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