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Jean-Michel Blanquer s’attaque à la réforme du bac

On a les premiers éléments de la réforme du baccalauréat, une réforme à haut risque pour Jean-Michel Blanquer.

 

Tous ceux qui ont voulu toucher au baccalauréat ces dernières années se sont retrouvés avec des dizaines de milliers de jeunes dans la rue. À ceci près que Jean-Michel Blanquer, comme Emmanuel Macron, lui-même, bénéficie aujourd’hui de cet immobilisme. Plus personne ne peut nier qu’il faut une réforme.

Le baccalauréat, qui a été conçu sous Napoléon comme le premier grade des études universitaires, n’a plus aucun sens quand tous ceux qui se donnent la peine de s’y présenter une ou deux fois l’obtiennent, et quand les correcteurs se voient imposer des consignes qui interdisent de sanctionner une grammaire inexistante ou une absence totale de connaissances. Donc une réforme.

Encore faut-il savoir laquelle serait utile. En l’occurrence, celle qui se dessine n’a rien de profondément novateur : pour le volet réforme du lycée, c’est quasiment un copier-coller de celle qui avait coûté son poste à Xavier Darcos en 2009.

Un concept : le "lycée modulaire". En gros, finie l’année scolaire avec un programme à maîtriser. On organise en semestres, avec des choix de matières qui sont des dominantes et dessinent un cursus.

Dans la réforme Darcos, l’impératif, c’était d’économiser des postes et de basculer dans une pédagogie de projet : les connaissances ne sont qu’un prétexte pour vérifier à travers un quelconque travail les compétences des élèves en expression orale ou écrite, en argumentation, en organisation des données… Là, c’est différent.

Bien sûr, si le ministère peut économiser sur le lycée, qui nous coûte beaucoup plus cher que nos voisins, pour investir massivement dans le primaire, parce que c’est là que tout se joue, et dans le supérieur, parce que c’est un enjeu d’excellence.

Et le grand oral, c’est la nouveauté de ce bac.

S’il s’agit de donner de la solennité à l’événement, pourquoi pas. S’il s’agit de se faire croire qu’un bon oral peut compenser une incapacité à manier la langue écrite, c’est un leurre. Mais on aurait tort de se focaliser là dessus.

La seule question qui vaille, c’est de savoir si on va arrêter d’escroquer les jeunes Français en leur faisant croire qu’ils ont un diplôme alors qu’on adapte les exigences au niveau catastrophique que nous leur donnons au sortir du primaire. Pour mémoire, 34e su 50 pays en lecture, les seuls à ne pas progresser depuis 2000 avec les Belges. Alors, c’est avant le bac que ça se joue.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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