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Jour J pour les manifestants contre la réforme du droit du travail

On va voir ce mardi si les syndicats ont réussi à rassembler contre une réforme du droit du travail qui paraît directement dictée de Bruxelles.

 

Le gouvernement a beau dire que les Français sont rétifs aux réformes, ils en ont, en fait, accepté énormément, depuis des années. Sauf que là, ils ne veulent pas de cette réforme.

Ils seraient prêts à accepter les assouplissements, comme la fin des seuils, qui freinent clairement l’expansion des petites entreprises. Mais le reste, comme l’inversion de la hiérarchie des normes, le plafonnement des indemnités de licenciement, ça pose un problème logique.

On n’a toujours pas compris en quoi ça allait créer des emplois.

Le bras de fer avec les syndicats est tout ce qu’il y a de plus formel, mais derrière cette réforme, il y a l’idée de ce qui empêche les entreprises d’embaucher, ce serait la peur de ne pas pouvoir licencier. Or, dans toutes les enquêtes auprès des petits patrons, c’est le cadet de leurs soucis.

Les enjeux, c’est la compétitivité due aux charges, à la monnaie forte, c’est la faiblesse des marges, ce sont les carnets de commandes qui sont vides. Bref, c’est une question de concurrence internationale.

Le scepticisme est immense sur l’efficacité de cette réforme, mais tout le monde a bien compris que c’est un gage de bonne volonté du nouveau président.

Est-ce que vous connaissez les GOPÉ, les grandes orientations de politique économique ? C’est la feuille de route fixée depuis des années à chaque État de l’UE pour aller vers une harmonisation du marché. Dedans, on trouve le gel des salaires, la réduction du périmètre de l’État, c’est-à-dire les privatisations, la baisse des dépenses publiques, la souplesse des conditions de travail en cas de difficulté économiques, donc des facilités pour licencier et la fin des professions réglementées. Exactement les fameuses réformes dont Emmanuel Macron nous explique qu’elles sont indispensables pour la France.

Le problème, c’est que pendant des années, les syndicats se sont contentés de défendre les intérêts de leurs adhérents, au mépris des règles d’égalité. Les régimes spéciaux n’inciteront pas les salariés du privé à aller manifester donc ils ne seront pas là aujourd’hui.

La conclusion, c’est que quand on ne peut pas déprécier sa monnaie, on retrouve de la compétitivité en jouant sur les salaires et le droit du travail. C’est exactement ce qu’on est en train de faire, c’est ce que l’UE nous réclame. Un alignement sur les dérégulations à l’œuvre en Allemagne ou au Royaume-Uni. Ça, les Français n’en veulent pas. Mais ils n’ont pas vraiment de porte-voix.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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