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La croissance du PIB dopée par le trafic de drogue

Jean-Baptiste Giraud nous explique aujourd'hui pourquoi les chiffres de la croissance du PIB sont dopés par le... trafic de drogue.

La croissance du PIB dopée par le trafic de drogue

 

On le sait, l'année 2017 a été un bon cru pour la croissance française, estimée à 2%. Ce que l'on sait moins, c'est que ce chiffre a été partiellement dopé par... le trafic de drogue.

Un petit dopage certes mais un dopage quand même puisque le trafic de drogue dans notre pays, estimé à 2,7 milliards l'an dernier, représente tout de même 0,1 % du PIB. Pourquoi dopage ? Car c'est la première année que le trafic de drogue entre ainsi dans les statistiques officielles. N'allez pas croire qu’il s’agit d’un truc "minable" trouvé pour augmenter artificiellement les statistiques officielles... non ! L'INSEE, l'institut français des statistiques y a été contraint par l'Europe, et plus largement les autres instituts statistiques internationaux qui eux, prenaient déjà en compte ces données dans leurs calculs. L'INSEE a eu beau dire que c'était immoral, il n’a pas eu d’autre solution que de céder à la fin car sinon les statistiques françaises auraient toujours été moins bonnes que les autres, faute de ce bonus d’activité non recensé jusqu'ici.

Pourquoi certaines tenaient tant à ce que le trafic de drogue soit pris en compte ? La réponse est que cela faisait un trou dans la caisse. Quand on tient les comptes d'un pays comme d'un ménage, l'idéal est que toutes les entrées et sorties d'argent soient recensées et que les comptes s’équilibrent. Car que devient l'argent de la drogue, une fois qu'elle a été achetée puis revendue plus cher ? Il sert à aller au restaurant, à acheter des voitures, à payer des loyers, bref à consommer. Si l'on ne prend pas en compte ce business, quand les trafiquants dealers ou même simples guetteurs consomment, on ne comprend pas d'où vient l'argent.

Cette fois le problème est résolu, enfin pas tout a fait car l'INSEE a quand même réussi à tenir bon sur un autre sujet qui révoltait un peu plus encore les équipes de l'institut : ils ont refusé d'intégrer le business de la prostitution dans le PIB français, estimant que pour le coup, c'était le summum de l'activité immorale par excellence, d'autant qu'une majorité de prostitués subit la contrainte de souteneurs, de réseaux. Pourtant, on le sait, le business de la prostitution pèse lourd lui aussi. Ainsi, en Grande-Bretagne par exemple, trafic de drogue et prostitution réunis ont été estimés à près de 11 milliards d'euros.

 

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