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La fête à Macron : pari réussi ?

Samedi, les insoumis ont réuni près de 50 000 personnes à Paris pour "La fête à Macron". Est-ce que cette manifestation a montré que la gauche radicale a un rapport de force ?

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La fête à Macron est-elle un pari réussi ? Une chose est certaine, mai 2018 n’est pas un remake de mai 68. Samedi, on a vu Jean-Luc Mélenchon sur son char mais combien de divisions ? Il a appelé les cheminots, les salariés d'Air France , les étudiants, les postiers, il a défini le périmètre du combat au service public, pour donner un cadre commun. Il a également donné rendez-vous pour une journée d'action le 26 mai. On y voit une tentative de convergences des calendriers plutôt que des luttes au moins. On a tous remarqué samedi que nous étions 227 ans jour pour jour après le début des États généraux prélude à la révolution française, c'était également les 50 ans de mai 68 et les un an de l'élection Macron. Le monopole du service public, c'est justement ce statut qu'Emmanuel Macron veut combattre.

On a aussi entendu quelques phrases étranges de la part de Mélenchon : "Oui, nous pouvons perdre une élection et encore la suivante mais nous ne lâcherons jamais". On a bien compris que c'était assez compliqué pour LFI. Était-ce vraiment l'image d’une capacité à faire changer le gouvernement de position ?

C'était officiellement "la fête à Macron" mais, en réalité, c'étai la fête à la grimace entre insoumis. Mélenchon et Ruffin s'opposent de plus en plus. Dans le fond, on a assisté samedi à une nouvelle forme de contestation, festive, créative avec des slogans assez sympathiques... Il y a évolution du leadership au sein de la France insoumise : Ruffin est le moderne de la bande, le plus médiatique. C'est un réalisateur connaissant parfaitement les ressorts de la société du spectacle, qu'il amène sur le terrain politique. Pour beaucoup de ses collègues, Mélenchon a, lui, baissé les bras en donnant le point à Macron cet automne. Ça n'a pas plus et Ruffin reprend l'affaire et tente de relancer une contestation populaire et sociétale qui n'a aps encore réussi à prendre, alors que Melenchon s'appuie sur les ressorts plus classiques du combat politique : critique de la sociale démocratie et appel aux syndicats. Ce qui signifie que l'on a un changement dans la culture de la contestation avec ce "carnaval" anti-Macron dans une ambiance potache et festive. Une tentative, encore une, de raviver l'esprit de mai 68 50 ans après avec le risque quand même que cela ne dépasse pas le stade d'une comparaison sans raison, tant les conditions ne sont pas les mêmes. LEs enfants de bourgeois manifestaient à l'époque pour changer la société, aujourd'hui, ils veulent passer les examens

Comme le dit Marx : "L'histoire se répète tout d'abord comme une tragédie, après comme une farce".

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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