Comme l'annonçait à demi-mots Gérald Darmanin à notre micro le mois dernier, le Gouvernement prépare bien le dispositif qui scellera le désengagement partiel de l'État de la Française des jeux.
Même si l’État reste au capital, les Français pourront acheter des actions de la FDJ. Déjà aujourd'hui, des particuliers ou des associations sont propriétaires minoritaires du loto.
Des petits actionnaires qui détiennent 28 % de la Française des jeux. Parmi eux, des associations d'anciens combattants, d'anciens courtiers, une PME Marseillaise et des salariés de la FDJ. Des détenteurs d'actions qui n'ont pas besoin de jouer pour gagner, car pas moins de 124 millions d'euros de dividendes leur ont été distribués l'an passé.
C'est assez étonnant de voir une association d'anciens combattants actionnaire du loto, mais c'est l'histoire. La loterie est créée en 1933 après la première guerre mondiale pour indemniser les 3 millions de blessés de la grande guerre.
À l'époque, l'État est garant et les associations, elles, vendent les billets.
Avec le temps et la rentabilité qui augmente, l'État prend de plus en plus de parts dans la loterie pour arriver à 72%.
L'un des actionnaires les plus puissants est l'amiral Henri Lacaille, président de la fédération nationale André Maginot.
Affublé de sa médaille de commandeur du mérite, l'amiral détient à lui seul 4 % du loto.
Aujourd'hui son association n'aide plus les victimes de la grande guerre, mais plutôt, les soldats français blessés en opération extérieure et participe à la création de maisons de retraites médicalisées.
Enfin, une PME profite à plein régime de la machine à cash qu'est le loto. ID Sud, spécialisée dans les opérations de transaction sur les métaux précieux, partenaire historique de la loterie, a touché, en 2016, 6 millions d'euros de dividendes.
Bref, les chances de gagner au loto sont plus importantes en étant actionnaire qu'en jouant. Ça tombe à pic puisque le capital sera sans doute prochainement ouvert au grand public.
Écoutez la chronique de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard