C’est vrai. C’est un paradoxe. Et un paradoxe d’autant plus curieux que le réchauffement climatique nous apporte plus de soleil à capter. Mais aujourd’hui l’énergie solaire ne produit que 2 % de l’électricité totale que nous consommons. Alors que le vent, c’est-à-dire les éoliennes sont à 5 %, et les barrages hydro-électriques sont à 12 %.
Lorsque Nicolas Hulot était encore Ministre, il avait poussé les grands hypermarchés à mettre sur leur toit des panneaux photovoltaïques. Mais depuis il n’y a pas eu d’autre initiatives. Si bien que l’Allemagne produit cinq fois plus d’électricité solaire que nous. Même la Grande-Bretagne, qui est nettement moins ensoleillée, arrive là encore à faire mieux que nous. C’est d’autant plus regrettable que les prix de revient de l’énergie solaire ont chuté et se rapprochent de ceux du nucléaire.
Est-ce qu’on sait ce qu’on pourrait produire avec l’ensoleillement français ? Bien sûr. On a fait plein de calculs. Aussi bien chez EDF qu’au sein des ministères. Et on estime qu’on pourrait couvrir de panneaux solaires 360.000 hectares de toits et un peu plus du double sur des terrains ad hoc.
Si c’était le cas, on pourrait produire 100 fois plus que ce que la France délivre chaque année en énergie solaire. Encore faut-il que la population soit plus accommodante qu’avec les éoliennes. Il y a actuellement des complications pour une société qui veut couvrir une partie du mythique plateau du Larzac de panneaux solaires.
Le Ministère de la Défense a décidé un grand plan solaire, la SNCF aussi, de même que la grande distribution. L’idéal serait que l’Etat mette la main à la poche comme il l’a fait il y a quelques années. Pour l’instant il est prêt à le faire pour les agriculteurs. Mais il y a un certain paradoxe à penser que les climatiseurs qui tournent cette semaine consomment 10 % de l’électricité française.
Alors que le soleil qui oblige à les brancher ne nous fait produire que cinq fois de cette même électricité.