L'affaire avait déjà été dénoncée en 1994 par le magazine Lyon Capitale et depuis cette date, rien n'a bougé. Si l'on prend l'exemple de Lyon justement (mais il est loin d'être unique), 80% des établissements scolaires construits avant 1997 ne sont toujours pas désamiantés. Les élèves, les parents d'élèves et le corps professoral sont très mal informés sur ce sujet... voire pas du tout. Pire encore, il n'y a aucune cartographie des écoles concernées alors que les communes, les conseils départementaux et régionaux le savent parfaitement ! Il y a donc une sorte d'hypocrisie générale et les conséquences sont plus dramatiques qu'il n'y paraît.
C'est simple : aujourd'hui, des enseignants meurent du mésothéliome, c'est-à-dire le cancer de la plèvre… Les médecins affirment que c'est la bête féroce des maladies liées à l'amiante. D'ailleurs, le fond d'indemnisation des victimes de l'amiante a reconnu et indemnisé il y a quelques temps un enseignant retraité victime de ce cancer.
Pas moins de 45 enseignants et étudiants seraient morts des conséquences de l'amiante ces dernières années. Les associations parlent d'une centaine de victimes potentielles à venir. Les enfants sont aux premières loges d'autant que ce sont la plupart du temps les dalles au sol, dans ces écoles, qui contiennent de l'amiante. Il n'y a pas que les plafonds qui sont infestés !
Enfin, rappelons que malgré ce que l'on sait, la cour d'appel de Paris a annulé les mises en examen dans ce dossiers emblématique.
Réécoutez en podcast l'édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio