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La ligne de défense de Salah Abdeslam risque de faire beaucoup de dégâts

Le premier jour du procès de Salah Abdeslam lui a déjà donné l’occasion de défier la justice. C’était sans doute son unique but.

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Il faut être lucide : Salah Abdeslam n’a aucune intention de répondre aux questions des juges ou de lever le voile sur ce qui s’est réellement passé entre le 13 novembre 2015 et le 18 mars 2016. Il faudra que les familles des victimes fassent leur deuil de la vérité, en plus du reste. Mais il faut aussi que nous comprenions tous ce qui est en train de se passer. Salah Abdeslam est en train de transformer son procès en spectacle de sa résistance à tout ce que nous sommes et à tous ce en quoi nous croyons. Et il se paie le luxe de véhiculer la vulgate victimaire qui fait déjà des dégâts considérables auprès d’une jeunesse musulmane qui oscille entre ressentiment et complotisme.

Les effets sont ravageurs. "Jugez-moi, je n’ai pas peur de vous et de vos associés. Je ne mets ma confiance qu’en Allah". Ça, c’est pour nous cracher à la figure qu’il ne reconnaît pas nos lois. Et puis : "Il y a des preuves tangibles dans cette affaire, je veux qu’on me juge pour ça. Pas pour satisfaire l’opinion publique et les médias. Les musulmans sont jugés et traités de la pire des manières, impitoyablement, sans présomption d’innocence". Ça, c’est le couplet victimaire. Le problème, c’est que l’impact est immense.

Avant Salah Abdeslam, Sven Mary a défendu l’un des terroristes des attentats de Madrid, lui aussi originaire de Molenbeek, lui aussi chargé de la logistique. Il a pris 8 ans, puis il est sorti de prison, il est aujourd’hui en Syrie et a fondé une école de combattants. La question est de savoir si notre justice est vraiment armée pour répondre à la menace que représente ce genre d’individu. Visiblement, nous sommes totalement à côté de la plaque, incapables de renverser la peur. D’ailleurs, c’est bien le message que Salah Abdeslam a envoyé aux juges : "Vous ne me faites pas peur". Et de fait, face à un fanatique, nous sommes désarmés.

Mais qui est responsable ? Toute une idéologie. La France vient d’être condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour avoir renvoyé un terroriste algérien dans son pays avant que tous les recours ne soient épuisés. Oui, la sollicitude occidentale est sans limites. Elle pourrait même s’apparenter à de la stupidité. Tant que nous n’aurons pas compris que nous jouons notre survie, la sécurité de nos enfants, et que nous avons un ennemi avec lequel certains sont en intelligence, Salah Abdeslam et les autres pourront plastronner. Et par là même, faire de nouveaux adeptes.

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