On a assisté à un débat et non à un pugilat, comme les deux protagonistes l'avaient annoncé. Ils ont entendu les appels du patron du PS à préserver l'unité. Néanmoins, au-delà de ce viril, mais correct, débat, il y avait de profondes divergences, sur le travail, la laïcité et la société. Manuel Valls était enfin libéré, assumant sa différence et clamant sa fierté d'avoir gouverné face au frondeur Hamon, qui lui a souvent reproché, parfois avec brio, de mener la politique d'un gouvernement qui ne donnait du rêve qu'aux plus riches. Benoit Hamon a approfondi son projet de société fortement lié à l'écologie, ce qui a séduit les électeurs de dimanche dernier, les urbains diplômés.
Mais quels étaient leurs points communs ? Pendant deux heures aucun d'entre eux n'a évoqué les futurs plans sociaux. Notamment celui d'Amiens, ce qui étonne un peu lorsque l'on a deux candidats de la gauche. De plus, les deux finalistes ont sobrement affirmé qu'ils respecteraient le résultat des urnes, mais on a compris qu'ils ne feraient pas campagne l'un pour l'autre. Néanmoins, il demeure que la mèche lente menaçant de faire exploser le PS est toujours allumée, et qu'elle se consume de plus en plus.