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La Nation va rendre hommage à Arnaud Beltrame

Emmanuel Macron a donc décidé qu'un hommage national serait rendu à Arnaud Beltrame, ce gendarme ayant succombé à ses blessures après s'être substitué à l'un des otages, lors de l'attentat de Trèbes. Le moins que puisse faire la Nation…

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C'est la Nation toute entière qui doit se lever pour honorer cet homme. Et l'on ne peut que souhaiter que les professeurs auront l'occasion de parler de lui. Une minute de silence dans les écoles serait une bonne manière d'initier la discussion. Pourquoi ? Parce que les enfants s'éduquent par l'exemple. Les modèles identificatoires qu'offre une société sont un message essentiel qu'elle adresse à sa jeunesse. C'est sans doute ce qu'a oublié l'Occident. Obsédées par la remise en cause des valeurs traditionnelles supposées guerrières et dominatrices, les sociétés occidentales ont déboulonné toutes leurs statues de héros, au nom d'un nouveau culte, celui des victimes. La victime est celle qui subit, elle ne saurait donc être soupçonnée, à quelque moment que ce soit, d'avoir infligé un tort, d'avoir imposé une domination. C’est d’ailleurs de cette inversion des valeurs que procédait la proposition de François Hollande de décorer les victimes du Bataclan de la Légion d'Honneur, médaille originellement créée pour récompenser ceux qui auraient rendu des services éminents à la Nation. Étrange logique.

Et pour une fois, nous allons honorer un héros ! Car oui,  Arnaud Beltrame est un héros, c'est-à-dire un homme dont les actions traduisent un élan qui dépasse le cadre de sa simple vie. Dans une société comme la nôtre qui s'est habituée à ériger la vie individuelle en valeur ultime, un homme a sacrifié la sienne pour sauver une inconnue, une otage. C'est d'autant plus important que nous restons trop souvent impuissants face à la capacité des djihadistes à risquer leur vie, et même à rechercher la mort pour affirmer leur idéologie meurtrière. Certains ont même osé parler de courage à propos des terroristes du Bataclan, de lâches qui ont tiré sur des gens désarmés. C'est là qu’on mesure la confusion totale dans laquelle nous sommes. Pourquoi ? Parce que depuis trop longtemps, on confond mourir pour des idées et tuer pour des idées.

La confusion commence avec Brassens et avec une sorte de pacifisme mué en lâcheté. Tuer pour des idées, ce que font les djihadistes ou tous les autres cinglés totalitaires, est ignoble. Mourir pour des idées, en particulier l'idée qu’on se fait de l'être humain, mourir par noblesse d'âme, pour porter au plus haut son abnégation, est le véritable héroïsme. On a laissé trop longtemps la jeunesse, qui a besoin d'exaltation, aller vers les premiers parce qu’on était incapables de leur parler des seconds et de leur grandeur.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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