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La politique familiale du gouvernement : un message irresponsable

La fin de l'universalité des allocations familiales, à l'étude actuellement, montre que le gouvernement se trompe sur le véritable objectif d'une politique familiale.

 

Bruno Le Maire étudierait la fin de l’universalité des allocations familiales.

Ce sont des députés, emmenés par le rapporteur général de la commission des affaires sociales, qui ont remis le sujet sur le tapis. Déjà François Hollande en 2014 avait fait une tentative. Avant ça, les partenaires sociaux, eux-mêmes, avaient essayé.

Les coups de rabot sur le quotient familial ont déjà bien entamé les choses. C’est à la mode et ça va finir par passer. De fait, plus personne ne comprend rien à la politique familiale.

C’est assez irresponsable si on réfléchit au message que ça fait passer.

Une politique familiale ne sert pas à aider les familles en difficulté. On peut déplorer qu’il n’y ait rien pour venir en aide aux familles monoparentales, qui sont le plus souvent dans une extrême pauvreté. Il faudrait faire beaucoup plus, parce que les conséquences sociales, scolaires sont calamiteuses.

Mais la politique familiale ne sert pas à ça, mais à préserver nos retraites et l’équilibre productif du pays, à inciter les gens à faire des enfants. Les deux tiers du capital d’un pays comme la France, c’est le capital humain. Il faut faire des enfants pour produire et pour payer les retraites. Au moins assurer le renouvellement des générations.

Regardez les Allemands, 1,1 enfant par femme. On peut comprendre toute leur politique budgétaire et migratoire, leur obsession pour l’épargne, leur besoin de faire venir des immigrés, en fonction de ça. Une politique familiale est censée rééquilibrer, au sein d’une classe sociale, entre ceux qui n’ont pas fait d’enfants et ceux qui ont contribué à l’avenir du pays en dépensant pour élever des enfants.

Donc oui, les allocations sont universelles et le quotient familial, par définition, fait économiser plus à ceux qui paient le plus d’impôts. Parce qu’à la rigueur, perdre 60 euros d’allocations pour une famille aisée, ça ne change rien, mais le quotient familial est plus important.

Et ça n’a rien d’une niche fiscale, c’est un principe d’équité vis-à-vis d’un couple de revenu égal, mais qui n’a pas fait d’enfant.

Là, il s’agit de dire qu’on n’incitera plus que les familles défavorisées à faire des enfants. Les classes moyennes et les classes moyennes supérieures n’y auront plus d’intérêt. Or, ce sont elles qui investissent le plus dans l’éducation de leurs enfants, qui relient le plus l’éducation et le pacte républicain. Pour l’équilibre général du pays et la perpétuation du pacte politique et social, il est essentiel que les classes moyennes et les classes moyennes supérieures continuent à faire des enfants.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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