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La présentation du budget italien à la commission européenne

Bruxelles a décidé d’utiliser la manière forte en rejetant hier purement et simplement le projet de budget italien pour 2019

C’est une décision sans précédent qu’a prise hier la Commission Européenne. Bruxelles réclame donc au gouvernement italien qu’il lui soumette un nouveau budget prévisionnel pour 2019 après que les fonctionnaires européens ont jugé non conforme aux règles du pacte de stabilité, le projet de loi de finances concocté par le gouvernement au pouvoir. Il faut dire que ce budget prévoyait un déficit prévisionnel de 2,4 % du produit intérieur, au lieu du 0,8 % promis en juin. Et cela, alors que l’Italie est un des pays européens les plus endettés.

C’est une première et c’est aussi un sacré accroc à la souveraineté d’une nation. C’est ce qui explique que Bruxelles a pris tant de temps pour prendre sa décision qui devait être rendue au plus tard le 15 octobre. Il n’y a rien qui soit plus représentatif de la souveraineté d’un pays que son budget, ses impôts, ses finances. Et là on assiste à une commission composée de technocrates qui refuse un budget parce qu’il émane d’un gouvernement composé d’un attelage de deux partis populistes. Car à bien le regarder ce budget est bien meilleur que le budget français.

Alors que va-t-il se passer maintenant ? Eh bien, tout est possible. A commencer par l’épreuve de force entre le gouvernement italien et Bruxelles. D’autant plus que 60 % des italiens sont derrière leurs ministres. Il y a aussi une marge de négociation. Bruxelles a pris cette décision forte pour ne pas être décrédibilisée. Mais les deux parties peuvent s’entendre sur un niveau de déficit plus proche de 2 %. Et de cette manière-là chacun aura sauvé la face. Sauf qu’aux prochaines élections européennes, les italiens se vengeront sûrement. 

Et que vont dire les marchés ? Car c’est ça la question principale. C’est la première crise au sein de l’Europe depuis la crise grecque qui n’a pas laissé un bon souvenir. Or le problème c’est qu’avant même que Bruxelles a livré son verdict, les agences de notation ont dégradé la dette italienne. Ce qui peut se passer, si on entre dans un scénario d’affrontement, c’est que l’Italie ait du mal à se refinancer sur les marchés avec des taux qui grimpent en raison de la défiance des investisseurs. Et cela aura plus de poids auprès des politiques italiens que n’importe quel oukaze venant de Bruxelles. Mais il faut espérer qu’on n’en arrivera pas là. Car toute l’Europe se trouverait alors secouée.

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