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L’augmentation du pouvoir d’achat des Français, un casse-tête politique

Le débat s’envenime entre le gouvernement qui prétend avoir augmenté le pouvoir d’achat des plus modestes, et l’opposition qui conteste ces chiffres. Alors, qui faut-il croire ?

Le pouvoir d'achat, un vrai casse-tête politique (©Philippe Huguen - AFP)

Chacun peut tordre les chiffres comme il veut, prendre les cas particuliers qui l’arrangent, pour prétendre que telle catégorie va gagner 7,50 euros par mois, que telle autre va perdre 6,30 euros. Il y a bien sûr des gens pour qui 5 euros comptent à la fin du mois, mais pour ce qui est de juger la qualité et l’efficacité d’une politique, elle ne se mesure pas à ces supposées redistributions, qui sont totalement marginales. Et ce pour plusieurs raisons.

D’abord, le véritable problème du pouvoir d’achat en France, ce qui explique que nombre de Français aient l’impression de vivre de plus en plus mal, c’est l’augmentation de la part des dépenses contraintes dans leur budget. Le logement, qui absorbe 50 à 65 % du budget, l’énergie, qui risque fort d’augmenter encore avec les difficultés d’Engie, la voiture, indispensable à une majorité de Français, comme semblent l’oublier quelques politiques soi-disant progressistes, et puis les dépenses devenues indispensables, internet, portable… à la fois obligatoires et soumises à un effet de mode qui incite à des dépenses inconsidérées parce que le portable est un signe extérieur de réussite.

Tout ça au détriment des dépenses d’alimentation, qui reculent dans le budget de nombre de ménages alors qu’elles engagent non seulement la santé mais aussi le bien être.

Face à cela, un gouvernement ne peut avoir une marge de manœuvre que s’il n’entretient pas les citoyens dans l’idée que le supposé pouvoir d’achat fait tout. D’abord parce que, Sarkozy l’a expérimenté avec la défiscalisation des heures supplémentaires, offrir du pouvoir d’achat sans rééquilibrer la concurrence déloyale entre les produits fabriqués en France et les produits importés, c’est creuser le déficit commercial. C’est le vieux dilemme idiot entre politique de l’offre et politique de la demande : il faut évidemment les deux.

D'un autre côté, les gens réclament des prix bas. C'est la logique du low cost, c’est celle qu’a imposée la grande distribution depuis des décennies. Elle nous conduit à la ruine puisqu’elle incite à acheter des produits fabriqués à l’étranger dans des conditions ignobles. Du coup, elle accélère la désindutrialisation, augmente le chômage, et donc appauvrit la population. C’est ce cercle vicieux qu’il faut rompre, en jouant sur tous les leviers en même temps.

C’est une politique de long terme, mais incompatible avec le libre échange absolu.

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