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Le bilan géopolitique d'Emmanuel Macron

Alors qu'Emmanuel Macron fête le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir, Natacha Polony dresse un premier bilan des actions du chef de l'État. Focus aujourd'hui sur la géopolitique.

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Énormément de choses ont changé. On peut d'abord noter que dans la dernière enquête Cevipof qui a été faite auprès de 14 000 personnes, la géopolitique apparaît comme le point sur lequel les Français sont le plus satisfaits. Cela dit, à la décharge de cette enquête, c'est chaque fois la même chose pour les présidents de la République. Pour François Hollande par exemple, la géopolitique était la seule chose qu'on lui concédait alors qu'en réalité, ça a été absolument calamiteux, la France ayant disparu totalement de la scène internationale. Comme cela ne concerne pas directement les gens, ils sont plutôt contents.

Il est plus facile de briller à l'étranger que dans son propre pays, d'autant qu'il faut reconnaître à Emmanuel Macron un point qui n'est pas négligeable : il a largement amélioré l'image de la France. On part de très très loin mais, de fait, il a un sens de la représentation, un sens aussi de ce qu'est la puissance. Il assume cette puissance, a envie que la France soit une puissance. Or, la puissance est quelque chose de performatif, c'est-à-dire que si vous y croyez, ça existe !

"France is back"! Le slogan se vérifie et on le voit notamment à travers les Unes de magazines anglo-saxons. Il y a un intérêt pour ce président. C'est dû au personnage, à sa façon de construire cette figure, et au fait qu'il soit jeune et moderne. En fait, il est totalement dans les critères anglo-saxons donc ce n'est pas étonnant qu'il plaise à ce monde anglo-saxon. Mais, il assume aussi vis-à-vis de Vladimir Poutine, une sorte de rapport de force qui, là aussi, lui est plutôt bénéfique. C'est d'abord bénéfique pour la France parce que ça fait revenir des investisseurs. C'est très important cette notion d'image et c'est important pour que la France puisse compter sur la scène internationale. Mais là, c'est toutefois plus compliqué.

Ce qui est frappant, c'est que ça n'a rien à voir avec ce que nous avait présenté Emmanuel Macron pendant sa campagne. Il y a eu un virage à 180 degrés. Souvenez-vous, pendant la campagne, il était Atlantiste au plus haut niveau. Il expliquait qu'il était hors de question de discuter avec Vladimir Poutine, que la politique française sur la Syrie était impeccable et que le préalable était le départ de Bachar al-Assad. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a mis de l'eau dans son vin. Il a commencé, dès le début de son mandat, en recevant Vladimir Poutine en grande pompe, en lui imposant la grandeur de la France pour parler d'égal à égal. Et c'est là où il est fort, il sait parler d'égal à égal avec les puissants.

La question qui mériterait d'être posée et creusée est la suivante : "est-ce que ça suffit ?" Le rapport de force est quand même défavorable et un point le montre, le sujet sur lequel il a été obligé de sortir du bois : la question de la Syrie et de l'Iran. Finalement, il s'est retrouvé acculé par la triple alliance Trump-Ben Salman-Netanyahu qui veut absolument empêcher l'Iran de devenir une puissance régionale, et le terrain de jeu se situe en Syrie. Macron a été obligé de suivre, d'accepter et a reculé sur l'accord iranien puisqu'il s'est rangé derrière la vision des Etats-Unis.

Concrètement, la puissance, on l'attend encore...

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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