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Le budget montre une faveur systématique pour une économie financiarisée

Le gouvernement a présenté le PJLF 2018, avec une accusation de budget pour les riches. Si la question n'est pas vraiment là, il y a des symboles qui font mal.

 

Regardez la transformation de l'ISF en impôt sur la fortune immobilière. ça veut dire que la maison de famille sera taxée, parce que ce n'est pas moderne, pas productif. C'est dommage parce que c'est la patrimoine des classes moyennes supérieures, celles qui ont déjà beaucoup été taxées ces dernières années. En revanche, les actions, les obligations, la fortune boursière, sont exemptées. Mais il y a pire que ça : les yachts, les lingots d'or, les chevaux de course ne sont pas des biens immobiliers donc sont exemptés aussi.

Le problème est que toutes ces dispositions révèlent une conception spécifique de l'économie, la faveur systématique pour une économie financiarisée. Les 1 % les plus riches sont ceux dont les revenus ont le plus augmenté ces dernières années. Ce sont aussi ceux qui ont les moyens de contourner l'impôt en faisant appel à des armées d'avocats fiscalistes.

On acte le fait qu'ils échappaient à l'impôt en les exonérant. Et on continue à faire payer ceux qui payaient déjà le plus et qui ne peuvent pas ou ne veulent pas s'expatrier.

La France manque de capitaux, c'est indéniable et c'est un problème majeur qui nous conduit à nous vendre au Qatar, aux Chinois. Mais l'épargne des Français est la plus importante en Europe, devant les Allemands. La solution est à trouver dans des fonds de pension européens, qui orientent l'épargne vers les entreprises. Encore faut-il, parallèlement, défendre le tissu industriel français.

Mais ça, on en est très loin.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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