Attention aux mots employés ! L’organisation Mondiale de la Santé fait entrer le burn out dans la classification internationale des maladies. Mais ne le reconnait pas directement comme maladie professionnelle. Elle le reconnait comme un syndrome lié à l’activité professionnelle. « Un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». Une telle reconnaissance est déjà une grande avancée. Ensuite, quels sont les critères pour reconnaitre un burn out selon l’OMS ? Un sentiment d’épuisement, des idées négatives liées au travail, une efficacité professionnelle réduite. La définition de l’OMS ne va pas illico faire reconnaitre le burn out comme maladie professionnelle en France mais elle peut faire avancer le débat. Jusqu’à présent Agnès Buzyn ministre de la santé et Muriel Pénicaud ministre du travail ont toutes deux été réticentes à s’emparer du sujet.
Un projet de loi de la France Insoumise sur la reconnaissance du burn out a même été rejeté l’an dernier à l’assemblée nationale. Pourquoi ? Parce que les patrons ne veulent pas de cette reconnaissance de maladie professionnelle. Ils seraient tenus pour responsables. Cela ouvrirait des droits à l’indemnisation du préjudice. Préjudice qui ne serait pas à la charge de la sécurité sociale. Mais à la charge de l’employeur via la branche « accident du travail-maladie professionnelle »… Les enjeux financiers
sont énormes pour une entreprise. Oui mais quand même ! Le burn out est considéré comme le mal du siècle. Il faut faire quelque chose !
C’est compliqué de reconnaitre le burn out comme maladie. C’est un ensemble de symptômes. Et il ne touche pas les salariés de la même façon. Dans la même entreprise tel individu peut se réjouir d’avoir une énorme charge de travail et la montée d’adrénaline qui va avec, et un autre individu ne le supportera pas. La dégradation des conditions de travail, la disponibilité via internet demandée par certains employeurs même pendant les vacances mettent des salariés sous pression. Pour certains c’est un problème. Pour d’autre non. En France le nombre de personnes concernées par un burn out reste flou mais 3 millions auraient un risque élevé de déclencher un syndrome d’épuisement. Qui est responsable ? Les managers défaillants ! C’est eux qu’il faudrait pouvoir attaquer et non faire porter le chapeau à la collectivité via une reconnaissance du Burn out comme maladie professionnelle.