C'est le coup de Jarnac de Bernard Cazeneuve contre Emmanuel Macron. Non seulement le chef du gouvernement va s'afficher avec Manuel Valls à Évry, mais ce week-end il est allé à Jarnac pour les 21 ans du décès de François Mitterrand. Là, il s'est exprimé, il ne donne pas de nom, mais on écoute : « Ni droite, ni gauche, c'est un éparpillement inutile, contraire à méthode de François Mitterrand. À moins que cela ne relève du cynisme ou d'une immaturité confondante. »
On se dit – suivez mon regard – Macron est-il l'homme à abattre selon Bernard Cazeneuve ? On n'est pas certain qu'il s'agisse de lui dans les propos du chef du gouvernement. Néanmoins, il ajoute : « La politique ne se résume pas à faire des unes de magazines et des discours sans projets. » Aucun doute, c'est bien Macron qui est visé et cela rend service à Manuel Valls dont Macron est la bête noire. Tout en évitant à Valls de cibler ce candidat hors primaire alors que l'ancien Premier ministre doit se concentrer sur cette dernière, ce qui ressemble à une répartition des tâches entre l'ancien et l'actuel Premier ministre.
Et l'on commence à comprendre ce qui a pu se dire autour de la table du fameux réveillon de cette année entre les deux hommes. De son coté Emmanuel Macron était à guichet fermé en Auvergne. « Faire printemps », c'est la formule qu'il a empruntée à Alain le philosophe. De fait, c'était pour dire « le printemps sera à nous ! Nous allons gagner ! » En tout petit comité Macron n'hésite pas à dire qu'il sent bien cette campagne. Nous n'avons pas de conseils à lui donner, mais ces deux formules « j'attends une vague » et « je sens bien la campagne » étaient utilisées par Nicolas Sarkozy. Alors prudence !