L’après déplacement en Corse du président Macron, c'est maintenant ! La partie négociations commence et les enjeux ne concernent pas uniquement l’île de Beauté. Aujourd’hui dans la matinée, Jacqueline Gourault (Secrétaire d’État auprès de Gérard Collomb) reçoit les deux élus de Corse, Gilles Simeoni et Jean Guy Talamoni.
Les discussions sur la réforme de la constitution commencent et de manière concrète cette fois. Les élus corses vont ainsi expliquer au gouvernement ce qu’ils entendent par inscrire la Corse dans la constitution et, de son côté, "Madame Corse" - Jacqueline Gourault - devrait au préalable leur expliquer ce que signifie, pour le président Macron, l’article 72 prévoyant la notion de "différenciation" qui, selon le gouvernement, permet déjà d’inclure les évolutions demandées par les Corses.
Du côté des dirigeants de l’île, on souhaite plutôt un alinéa spécialement dédié à la Corse dans cet article. Ça a l’air très abstrait mais la conséquence politique première est que le fait d’avoir annoncé cette reconnaissance par la constitution va peser dans les négociations avec la droite, pour pouvoir réunir le congrès .
Il faut savoir que c’était très tendu entre le président et les élus nationalistes durant le déplacement, en particulier durant le huis clos avec le chef de l’État. Deux heures de face à face et je peux vous dire que les nationalistes étaient très en colère au sujet de la présence de Jean-Pierre Chevènement, mais ils ont eu une explication de la part de Macron. Le président avait décidé d'inviter tous les responsables publics et politiques en place il y a 20 ans, au moment de l’assassinat de Erignac. Ainsi, Jospin était invité mais il a décliné les deux pots d’Assemblée. Jacques Chirac l'était aussi mais seul Chevènement a répondu présent.
Et pour sa défense quant à ses relations supposées avec le fameux préfet Bonnet des paillotes incendiées - sombre souvenir pour les Corses - il a rappelé que tout avait été mis en place par Lionel Jospin : "Moi, je revenais tout juste du Paradis", s'est-il ainsi défendu. Suite à une allergie au curare en pleine opération, l'ex- ministre était en effet resté plongé dans un coma profond pendant plusieurs mois avant de se réveiller. À l’époque, on parlait même du miracle républicain du Che !
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